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Les travailleurs spécialisés se sentent «mis dans l’ombre» par Québec  

Le président du SCFP, Jonathan Deschamps, a participé à la manifestation qui s'est tenue devant l'Institut Douglas. Photo: Katrine Desautels

De nombreux travailleurs spécialisés du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal ont manifesté ce midi devant l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, situé à Verdun. Ces employés dénoncent le fait que le gouvernement provincial leur refuse la prime COVID alors qu’ils sont tout autant indispensables que les autres travailleurs essentiels du réseau de la santé.  

La prime COVID de l’arrêté ministériel 2020-035 permet aux employés ciblés de recevoir mensuellement jusqu’à 1000$ sous certaines conditions, comme de travailler à temps plein.  

«Sans les travailleurs spécialisés, les centres hospitaliers seraient fermés. Ce sont eux qui entretiennent les hôpitaux», souligne Jonathan Deschamps, président du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) 2881 et également employé spécialisé du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île (entretien ménagé). 

On est présent aujourd’hui parce qu’on trouve que c’est inéquitable.

Jonathan Deschamps, président du SCFP 2881

Le SCFP représente quelque 26 285 membres dans le secteur de la santé et des services sociaux au Québec. «Dans cette catégorie qu’on représente, les ouvriers spécialisés sont les seuls qui n’ont pas droit à la prime», dénonce M. Deschamps. Il estime que l’on a privé ces travailleurs d’au moins 15 000$ depuis le début de la pandémie comme la prime a été lancée en mai 2020. Depuis, d’autres professionnels ont été ajoutés à la liste de ceux qui peuvent en bénéficier. 

Iniquité  

Le 13 janvier, la Coalition Avenir Québec (CAQ) a annoncé que davantage d’emplois auraient droit à la prime COVID. Les travailleurs spécialisés qui comprennent les ouvriers de maintenance, les plombiers, les menuisiers, les électriciens, les mécaniciens et plusieurs autres spécialités n’ont pas été inclus dans cet ajustement. 

M. Deschamps explique que ces postes nécessitent que les employés entrent dans les locaux dédiés à la COVID-19 pour assurer l’entretien des équipements. Ils sont donc tout aussi exposés au virus et contribuent à la lutte contre la COVID-19. 

Il souligne par ailleurs que les métiers spécialisés des centres d’hébergement ont droit à la prime, mais pas ceux qui travaillent dans les hôpitaux. «Il ne devrait pas y avoir de distinction, tous les emplois sont importants. On ne veut pas d’iniquité, on veut que cette prime soit pour tout le monde», martèle le président du SCFP. 

De plus, les ouvriers spécialisés du secteur public ont un salaire inférieur de plus de 30% à ceux qui exercent le même métier dans le privé. Jonathan Deschamps constate que la frustration est bel et bien présente auprès des travailleurs spécialisés. «Ils se sentent négligés, sans reconnaissance», dit-il. 

Au Québec, quelque 7000 ouvriers spécialisés travaillent dans les établissements publics. 

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