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Un terrain sur un site patrimonial sous haute surveillance

Photo: Archives/TC Media

Un terrain situé près de l’église de la Visitation fera l’objet de fouilles archéologiques alors que ses propriétaires l’ont vendu à un promoteur immobilier. Le nouvel acquéreur a obtenu un permis du ministère de la Culture pour mener des excavations.

Le risque pour de nombreux citoyens et des défenseurs du patrimoine est de voir émerger des condos ou des maisons dans le secteur historique du vieux village du Sault-au-Récollet.

Cela  parait d’autant plus délicat que l’on suppose que des restes historiques importants, notamment des vestiges du fameux Fort Lorette dont on n’a plus aucune trace physique en surface, y soient enfouis.

«Rien ne se fera et aucune demande ne sera étudiée sans que l’on sache ce qu’il y a sous terre», averti Lorraine Pagé, conseillère du Sault-au-Récollet.

Elle assure que dans deux précédents cas, les fouilles sur le terrain du Collège Mont-Saint-Louis et à l’angle du boulevard Gouin et de la rue de Martigny, les élus ont été informés des résultats.

«Je pense que les mécanismes existants pour les échanges d’informations  sont suffisant pour que les élus soient tenus au courant de ce qui a été trouvé sur place», précis-t-elle en disant suivre le dossier de très  près.

La transaction sur le terrain a eu lieu à la fin mars. La fouille devra se dérouler dans le périmètre bordé par la rivière des Prairies, situé entre la rue des Jésuites et l’église de la Visitation.

«Nous allons demeurer encore plus vigilant sur ce dossier. Nous croyons que l’objectif est de construire sur ce terrain. Très peu de promoteur investirait des milliers de dollars sans avoir un plan pour rentabiliser son investissement», observe Vincent Garneau, co-président de la Société d’histoire d’Ahuntsic-Cartierville.

Retrouver Fort Lorette
Pour M. Garneau qui a longuement étudié ce secteur, il y a plusieurs constructions qui se sont superposées avec le temps dans ce secteur. Le Fort Lorette, bâti en bois en 1691, avait remplacé la Mission de la Montagne destinée à l’évangélisation des autochtones et fermée en 1696.

Le bâtiment isolé devait aussi éloigner les populations amérindiennes de l’alcool.  Le dernier pan de ce fort était son ancien magasin de munitions était encore debout jusqu’en 1929.

Dans un document sur l’évaluation du patrimoine urbain de la ville de Montréal, publié en 2004, on peut y lire: «le Fort Lorette est entouré d’une palissade de pieux qui ceint une chapelle, un magasin de munition, les maisons des fermiers, des missionnaires et des Sœurs de la Congrégation Notre-Dame.» Le même document signale que la chapelle du fort était située à l’endroit de l’actuelle église de la Visitation.

Sur ce terrain à l’extrémité nord de l’actuelle rue des Jésuites, Jacques-Janvier Vinet, curé du Sault-au-Récollet, avait fait construire la maison Saint-Janvier en 1853. En 1903, les sœurs de Miséricorde y avaient ouvert une annexe de la crèche de la Miséricorde, un orphelinat.

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