La vitrine virtuelle, nécessaire à l’ère du confinement
Si les commerces de détail locaux sont autorisés à vendre pour la livraison ou pour la cueillette durant le confinement, il leur faut être présents sur le Web et disposer d’au moins une vitrine virtuelle. Une énième adaptation, que certains ont anticipée, mais que d’autres n’ont pas vu venir.
La disposition adoptée par le premier ministre François Legault dans la foulée de l’annonce du couvre-feu, début janvier, a été bien reçue par Susie Huneault, propriétaire de Casa Luca, une boutique de cadeaux et accessoires de la Promenade Fleury. «Nous avons une boutique en ligne qui fonctionne bien. Nous proposons plus de 2000 produits», souligne-t-elle.
Mme Huneault assure avoir reçu jusqu’à 60 commandes en cueillette en une journée. «La seule adaptation que nous avons dû faire, c’est d’ouvrir la porte en arrière pour la cueillette», confie-t-elle.
Pour le directeur de la Société de développement commercial (SDC) Promenade Fleury, François Morin, l’autorisation pour les boutiques locales de vendre sans contact, à l’auto ou pour la cueillette était une demande de nombreux commerçants au Québec.
«Au niveau local, c’est beaucoup plus simple que d’avoir un système de livraison», indique-t-il. Pour lui, ces nouvelles façons de faire soulignent aussi une évolution des mentalités.
«La vente en ligne a connu un engouement chez les clients quand les commerces étaient fermés lors de du premier confinement», observe M. Morin.
Toutefois, il faut disposer d’une vitrine virtuelle pour que les consommateurs puissent trouver le commerce et le produit qu’ils recherchent.
«Tout le problème se pose pour ceux qui n’ont pas revu après le premier confinement leur modèle d’affaires. Quand il n’y a que le walk-in pour permettre de voir la marchandise, c’est un peu difficile», relève-t-il.
Le directeur de la SDC cite à ce propos le salon de coiffure Oblic sur la rue Fleury Est. Il ne peut plus recevoir personne pour des coupes ou des coiffures à cause des dispositions sanitaires, mais il propose tout de même sur son site Web des produits d’entretien ou de coloration pour ses clients.
Nécessité
Pour sa part, la SDC a commencé à attirer l’attention des commerçants pour qu’ils créent leurs propres plateformes numériques bien avant la pandémie.
«On fait cet effort depuis environ trois ans avec un service-conseil gratuit. Un des enjeux, c’est que c’est quelque chose qui se travaille à long terme qui prend un certain temps à mettre en place», prévient M. Morin.
Pour Susie Huneault, propriétaire de Casa Luca, un commerce local doit être présent sur la Toile au moins avec une vitrine virtuelle.
«Nous sommes en 2021. C’est très difficile pour les gens qui n’ont pas de site Web. Quand on me dit qu’une boutique de chaussures ou de vêtements ne peut pas avoir de site internet, je ne comprends pas», avoue-t-elle.
Certes, vendre en ligne est une charge de travail supplémentaire ou de nouvelles habitudes à prendre. «Je suis une passionnée. Je ne compte pas. Mais ça dépend de l’énergie qu’on veut y mettre», soutient Mme Huneault.
François Morin assure que son organisme souhaite accompagner les membres dans leurs démarches pour se mettre en ligne.
«On veut les aider à développer leur propre vitrine et passer à travers cette période», mentionne-t-il.
Bien que le ramassage en bordure de rue soit bien accueilli, les petits détaillants se trouvent fragilisés et demandent une bonification de l’aide offerte par Québec, révèle la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.