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Félix-Antoine Véronneau, l’action communautaire face à la pandémie

Félix-Antoine Véronneau
Félix-Antoine Véronneau, coordonnateur pour la COVID-19 à Fondations philanthropiques Canada. Photo: Collaboration spéciale/Irina Polak

Depuis le printemps, le milieu communautaire s’est retrouvé aux avant-postes pour faire reculer la propagation du virus. Il a dû innover quand il ne disposait pas d’outils prêts à l’usage. Félix-Antoine Véronneau, coordonnateur pour la COVID-19 à Fondations philanthropiques Canada, explique comment s’est fait cette adaptation.

Pourquoi Fondations philanthropiques Canada a voulu aider les organismes communautaires d’Ahuntsic-Cartierville dans la lutte contre la pandémie?

Le milieu communautaire devrait figurer dans les actions clés dans la réponse à une crise sanitaire, au même titre que le dépistage, l’isolement des cas ou le traitement de la maladie. Ce que nous avons constaté, c’est que l’engagement communautaire était là, mais méritait d’être soutenu davantage. On pouvait lui donner des outils et des moyens pour faire plus.

Mais est-ce que ce n’est pas aux pouvoirs publics de lui assurer les moyens financiers pour agir?

Les fonds d’urgence dégagés par les gouvernements étaient destinés à agir sur les conséquences de la pandémie. Nous, nous avons déployé des fonds pour agir sur les causes de la propagation de la contagion.

À quel moment votre organisation est-elle entrée sur scène?

Ahuntsic-Cartierville est un des six premiers arrondissements que nous avons appuyé, c’était en août. Quand nous avons vu qu’il y’avait des cellules de crises qui regroupaient le milieu communautaire, le municipal et la santé, nous nous sommes dit amplifions leurs capacités d’action. Aidons-les à structurer leur réponse autour de plans d’action concertés.

Est-ce que cela voulait dire qu’il fallait signer des chèques?

Il y avait matière à accompagner les quartiers dans leur démarche, mais pas juste avec des fonds. Il fallait leur donner accès à une expertise.

J’avais déjà travaillé à l’étranger sur la réponse à des épidémies comme Ebola, le choléra ou VIH-SIDA. J’avais été très engagé sans la réponse communautaire. J’ai fait aussi une analyse assez poussée des éléments qui pouvaient être améliorés au Québec. J’ai consulté une quarantaine d’experts de différents domaines pour voir ou il y avait des besoins de soutien.

Quelles sont les actions concrètes que vous avez soutenues?

Pour en citer quelques-unes, il y a eu les brigades de sensibilisation communautaire d’Ahuntsic-Cartierville. Nous avons sollicité dès le début la Croix-Rouge pour leur donner des outils technologiques pour avoir une action très méthodique sur le territoire.

On s’est assuré, avec le soutien de la Croix-Rouge, de fournir dans les 24h à une personne qui ne peut pas s’isoler dans son foyer des kits de nourriture pour 10 à 14 jours, de matériel de nettoyage et d’équipements de protection individuelle. Cette initiative locale mise en place depuis décembre à Ahuntsic-Cartierville, s’étend maintenant à l’ensemble de la région montréalaise.

On a appuyé les services de traduction dans une vingtaine de langues du matériel d’information de la Santé publique en plus d’appuyer la traduction simultanée sur les lieux [cliniques de dépistages et structures de santé].

Mais avez-vous agit sur le maintien des services?

Ce qu’on a fait aussi à Ahuntsic-Cartierville, c’est de mettre des fonds pour l’aménagement des locaux. Cela a permis aux organismes de continuer à offrir des services à la population.

Est-ce qu’on peut déjà tirer un bilan de cette expérience?

Oui, il y a déjà des choses qui ressortent. Entre mars et juin, Ahuntsic-Cartierville était au troisième rang pour le nombre de personnes contaminées par 100 000 habitants. Aujourd’hui, il est classé 10e. Quelque chose s’est passée et l’action communautaire a joué un rôle là-dedans.  Fondations philanthropiques Canada veut maintenant étendre ses actions pour couvrir 2,5 millions de personnes dans le Grand Montréal.

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