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Le légendaire Maurice Richard aurait eu 100 ans aujourd’hui

La murale le «Rocket» sur le mur du restaurant La Molisana, là où Maurice Richard venait souvent souper. Il commandait un veau parmigiana. Photo: Amine Esseghir/Métro Média

C’est le 4 août 1921 qu’est né Joseph Henri Maurice Richard à Bordeaux. Le «Rocket», le sportif légendaire est aussi un mythe québécois moderne. Son quartier se souvient de lui.

À Ahuntsic-Cartierville, le nom de Maurice Richard résonne à chaque élection provinciale. La circonscription de l’est de l’arrondissement qui s’appelait Crémazie a pris son nom en 2017.

Cette initiative de la députée provinciale Marie Montpetit, prise en accord avec la famille Richard et le club de hockey mineur Les Braves d’Ahuntsic, permet de rendre hommage à la légende du hockey, là où il a vécu toute sa vie.

Il y a aussi un parc, non loin de son ancienne résidence sur la rue Péloquin, qui longe la rivière des Prairies.

Toutefois, pour Martin Longchamps, président du club les Braves d’Ahuntsic, la plus ancienne association de hockey mineur à Montréal, fondée par Maurice Richard en 1955, les rappels mémoriels sont insuffisants.

«Ce n’est ni à la hauteur du personnage ni à son attachement à notre arrondissement», regrette-t-il.

Un parc, c’est ce que M. Longchamps souhaite le plus. L’ancien maire Denis Coderre avait fait montre de sa volonté de baptiser Maurice Richard, le parc Ahuntsic.

«Il l’avait annoncé en 2016 devant tout le monde, mais il n’est pas allé au bout de son idée», rappelle M. Longchamps.

Plus tard, l’arrondissement avait proposé d’agrandir le parc actuel du nom de la légende du hockey en lui ajoutant des surfaces existantes autour. Mais le projet n’a pas avancé.

M. Longchamps déplore également que la murale en mémoire de Maurice Richard sur la rue Fleury Est ait été vandalisée en décembre dernier sans que des travaux de réhabilitations pour la restaurer aient depuis été entrepris. «Mais c’est cohérent avec le traitement qu’on réserve à Maurice dans l’arrondissement», regrette-t-il.

Il aimerait aussi qu’on transfère à Ahuntsic la statue exposée actuellement devant la patinoire qui porte son nom dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. La suite logique serait de changer le nom de l’aréna Ahuntsic.

«Il y a effectivement une patinoire à Montréal qui s’appelle Maurice-Richard, mais c’est juste pour des patineurs de vitesse», relève-t-il.

Un nom

Cette propension à vouloir rappeler son nom a autant des raisons sportives que des considérations plus complexes.

«C’est quelqu’un de très proche. On pourrait s’attendre à ce qu’une personne qui a de hauts faits d’armes soit inaccessible, mais ce n’est pas le cas», souligne le professeur de littérature et de langue française Benoit Mélançon.

Les gens le reconnaissaient et l’appelaient par son prénom. Ils le tutoyaient.

«C’est un mythe parfaitement québécois. Parce qu’il est à la fois dans la grandeur et la familiarité. Parce que c’était un proche», relève l’auteur de Les yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle.

Cet aspect se confirme au moment de sa mort, le 27 mai 2000. Les gens se sont rassemblés un peu partout pour lui rendre hommage. Devant sa maison sur la rue Péloquin, à Ahuntsic, ils lui laissent des messages.

«C’est une drôle d’affaire de laisser des messages à un mort», raconte M. Mélançon.

L’écrivain a analysé quelques-uns de ces courts textes. Certains, écrits par des enfants, traversent les générations.

«Les messages sont adressés à leur voisin, au résident du quartier. C’est mon voisin Maurice. C’est un être légendaire, un personnage hors du commun», mentionne M. Mélançon.

Naissance d’une légende

«Maurice Richard est un mythe parce qu’il a fait des choses hors du commun», relève M. Mélançon.

Il cite de nombreux exploits du «Rocket» avec son équipe, les Canadiens de Montréal. Quand il a marqué les cinq buts de son équipe durant le même match, par exemple, ou lorsqu’il marque un but alors qu’il venait de se faire assommer quelques minutes plus tôt.

Maurice Richard a joué avec les Canadiens durant 23 ans jusqu’en 1960. Au cours de cette période, son équipe a remporté huit Coupes Stanley, dont cinq consécutives, entre 1956 et 1960.

«Il y’a des événements mythiques qui sont continuellement repris par tout le monde», observe l’auteur.

Au-delà du sport, il y a le lien avec l’Histoire. Le nom de Maurice Richard est associé à l’émeute du Forum en 1955, considérée comme l’événement déclencheur de la «Révolution tranquille». Un avis que ne partage pas M. Mélançon, bien qu’il reconnaît que des faits historiques façonnaient le mythe.

«L’émeute a eu lieu en 1955 et l’année suivante quelqu’un a dit Maurice Richard était un mythe. On se doute bien que quelque chose d’étonnant se soit produit», mentionne l’auteur.

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