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De Ahuntsic à Saint-Michel: rentrée encore problématique à Sophie-Barat

L’aile de l’école Sophie-Barat désaffectée Photo: Amine Esseghir/Métro Média

Déplacés vers une annexe à Saint-Michel, des élèves de l’école Sophie-Barat à Ahuntsic devront se rendre en classe avec leurs propres moyens de transport cette rentrée. Une situation que déplorent les parents alors qu’un transport avait été rendu disponible l’année dernière.

Le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) qui avait nolisé deux autobus pour transporter une centaine d’élèves a pris la décision de supprimer cette option pointant le manque de disponibilité de véhicules et invoquant surtout une mesure qui était exceptionnelle.

Depuis la rentrée scolaire précédente, une vingtaine de classes de première et deuxième secondaire ont été relocalisées en urgence à l’école primaire St Dorothy. Cet établissement, situé dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, a été prêté par la Commission scolaire English-Montréal pour deux ans.

Sophie-Barat devait fermer la moitié du bâtiment de la maison-mère sur le boulevard Gouin Est en urgence l’été dernier. Une expertise dont les résultats ont été communiqués en juillet 2020 indiquait que l’édifice datant de plus d’un siècle nécessitait des travaux importants. Le mauvais état des murs de l’aile A, à l’est, risque de faire effondrer le toit.

Mesures discutables

Devant les parents réunis lors du conseil d’établissement du 18 mai, le représentant du CSSDM a expliqué la politique qui ne prévoit aucun transport scolaire pour les élèves du secondaire de Sophie-Barat.

Le CSSDM se devait aussi d’assurer une équité pour l’ensemble des établissements. L’exemple donné est celui des écoles Georges Vanier et Père-Marquette.

Ces situations ne seraient pas comparables à Sophie-Barat, selon les parents qui se sont exprimés ce jour-là, notamment en ce qui concerne les distances.

Entre l’école Sophie-Barat et l’annexe St Dorothy, il faut compter près d’une heure de trajet quand on ne rate pas la correspondance.

Travaux

L’aile de l’école Sophie-Barat qui a failli s’effondrer sur les élèves sera reconstruite. Québec a accordé 100 M$ pour les travaux.

Cependant, les jeunes déjà délocalisés risquent d’étudier loin de chez eux pour l’ensemble de leur scolarité. Aucune classe modulaire n’est prévue au cours du chantier qui commencerait en 2024 et pourrait durer six ans.

Dans une lettre adressée aux parents le 22 juin, la direction de l’école Sophie-Barat a annoncé que la Société de transport de Montréal (STM) bonifiera son offre de service sur les lignes 67, 69, 193 et 467 pour cette rentrée.

Par ailleurs, des bus articulés seront mis sur ces circuits pour augmenter l’achalandage.

«De plus, pour éviter que nos élèves se butent à des autobus pleins sur ces quatre lignes achalandées, des autobus extras, soit en surplus du service régulier de la STM, circuleront aux heures de pointe. La fréquence de ces autobus sera de 10 minutes maximum», lit-on dans ce courrier.

Protestations

La députée provinciale de Maurice-Richard, Marie Montpetit avait interpellé le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, avant la fin de l’année scolaire pour qu’il intervienne dans ce dossier.

«Nous attendons toujours une réponse officielle du bureau du ministre. Nous avons reçu un appel en juillet nous indiquant qu’une réponse sera faite bientôt», a indiqué à Métro Média l’attaché politique de Mme Montpetit, Jonathan Boursier.

Il a toutefois précisé que l’adjoint du ministre semblait satisfait de la réponse du CSSDM. Une heure de transport pour se rendre à l’école ne serait pas rare pour des élèves du secondaire.

«Pour Mme Montpetit, cette réponse est inacceptable. À situation exceptionnelle, les réponses se doivent d’être exceptionnelles. Les navettes ont été pleinement utilisées et répondent à un besoin», a souligné M. Boursier.

Les protestations des parents ont été nombreuses pour demander que deux autobus nolisés soient disponibles aux heures de rentrée et de sortie des classes.

Une manifestation avait été organisée le 31 mai alors des parents et des élèves ont pris leur dîner sur le boulevard Gouin pour dénoncer «le manque de planification et d’aide aux personnes affectées par la délocalisation».

Début juin, des enseignants et des élèves ont organisé un convoi à vélo entre Sophie-Barat et St Dorothy pour exprimer leur insatisfaction quant à la situation du transport vers l’école.

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