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30 triathlons en 30 jours

Prendre part à la plus longue course d’endurance dans l’histoire du sport. C’est le pari fou que s’est lancé Yves Beauchamp, habitué dès sa naissance aux plus grands défis.

«Je suis un gars du coin», dit-il en souriant. Cet intervenant en psychiatrie au pavillon Albert-Prévost à l’hôpital du Sacré-Cœur a vécu jusqu’à l’âge de 22 ans rue Saint-Réal, dans le Nouveau Bordeaux.

C’est là qu’il a connu les joies et les peines de l’enfance. C’est là aussi qu’il a failli perdre la vie très tôt.

Né en 1964, il a souffert à l’âge de 4 mois d’une pleurésie. Il a été mis sous une tente à oxygène. «S’il passe la nuit, il aura 25% de chance de survie», avaient annoncé les médecins de l’hôpital du Sacré-Cœur.

Il détient aujourd’hui le record Guinness de vélo stationnaire, pédalant sans interruption pendant 77 heures 22 minutes. Il a été classé 8 et 10e dans deux déca-triathlon, une compétition qui n’a été complétée que par 71 humains dans l’histoire de la discipline. Il est vice-champion de monde du double Ironman et il a complété plusieurs fois des compétitions de double et de triple Ironman.

Hors limites

Le sport que pratique Yves Beauchamp n’a rien d’un sport olympique. C’est plus que tout ce qu’on peut imaginer. «Un double triathlon, c’est 20 à 35 heures, un triple triathlon, c’est 35 à 60 heures durant lesquelles il faut que tu nages, il faut que tu coures, il faut que tu pédales», explique-t-il pendant une pause de son entraînement quotidien.

C’est aussi un sport où on peut risquer sa vie. En 2005, lors du championnat européen de Double Ironman de Moosburg en Autriche, il avait fini 16e, sans aucune assistance contrairement aux autres athlètes.

«En franchissant la ligne d’arrivée, je suis tombé sans connaissance. Je me suis ramassé à l’hôpital où je me suis réveillé au bout de 31 heures. Il y avait sept ou huit médecins autour de moi. Ils se demandaient comment j’étais encore en vie. Mon taux de potassium et le rejet de déchets toxiques dans mon corps avaient atteint des taux monstrueux», raconte-t-il avec le sourire.

La compétition qu’il prépare est une sorte de consécration pour un athlète de son espèce: 30 triathlons en 30 jours. Le 1X30 aura lieu cet automne en Italie, à Castelnuovo del Garda.

Sur les 27 athlètes déjà confirmés, un seul Canadien. En attendant Yves Beauchamp. Il a besoin de 15 000$ pour être présent.

«Si je ne suis pas sur ligne de départ en Italie le 8 septembre, je vais manger mes bas, je vais virer fou», s’inquiète-t-il. Il espère trouver rapidement une entreprise qui apprécierait d’associer ses couleurs à un sportif passionné et hors-normes.

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