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Le cercle des fermières d’Ahuntsic fête ses quarante ans

Photo: Amine Esseghir / TC Media

Devant leur chalet, situé dans le parc des Hirondelles, dans le Sault-au-Récollet, les fermières ont fait des graffitis. Ce sont en fait des tricots graffitis. Des morceaux tricotés spécialement pour couvrir du mobilier urbain ou des arbres. «À l’arrondissement, on ne nous a pas autorisés à poser nos tricots sur les arbres», regrette Claudette Lepage, présidente du cercle.

Elles se sont contentées alors de décorer l’entrée de leur chalet, pour bien marquer qu’elles célèbrent quelque chose d’important cette année. Cela fait quarante ans que le cercle des fermières a ouvert un local à Ahuntsic.

«Nous ne sommes pas les premières à Montréal, souligne Mme Lepage. Mais, le besoin s’est fait sentir dans les années 1970.» Avant cela, les femmes du quartier qui voulaient faire des activités de tricot, de tissage ou de cuisine se rendaient dans des cercles des quartiers limitrophes.

Le cercle à Ahuntsic n’a pas toujours été au parc des hirondelles. «Il a souvent déménagé, cela fait peut-être 25 ans que nous sommes installées ici», raconte Michelle Cullen, membre très active du cercle.

En manque de bénévoles
Le local est offert par l’arrondissement. Un chapitre de dépense important est ainsi économisé. Il est vrai qu’en dehors de quelques subventions pour des formations, le cercle ne vit que de la cotisation de ses 86 adhérentes. «Nous faisons tout bénévolement», souligne Mme Cullen.

Toutefois, nos deux interlocutrices regrettent le manque d’assiduité de certaines. «Il y a une quarantaine de personnes qui viennent souvent, certaines viennent jouer au bridge, d’autres pour placoter, observe Mme Lepage. Mais, ce n’est pas cela le problème. Nous manquons surtout de relève.» La moyenne d’âge des membres se situe entre 65 et 75 ans.

À l’intérieur du chalet se trouve une exposition des œuvres réalisées par les fermières pour marquer ces 40 ans d’existence. Du tricot, du tissage, de la broderie, de la couture et même de la peinture.

Tisser des liens
Il reste que les particularités du cercle demeurent le tissage et le tricot. Une dizaine de métiers à tisser sont disponibles pour celles qui veulent montrer leur talent. Mme Cullen, qui a été durant huit ans sur le conseil d’administration du cercle, offre, pour sa part, son enseignement pour le tricot. Si les pièces exposées peuvent être vendues, une importante partie est offerte à des organismes d’aide aux personnes dans le besoin.

Créés il y a un siècle, dans la campagne québécoise, les cercles des fermières visaient l’amélioration des conditions de vie de la femme et de la famille et la transmission du patrimoine culturel et artisanal. La devise des cercles des fermières est : pour la terre et le foyer.

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