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Don d’organes: le centre de prélèvement du Sacré-Cœur en sursis

Photo: Amine Esseghir/TC Media

Le Dr Pierre Marsolais se bat pour maintenir debout le Centre de prélèvement d’organes de l’hôpital du Sacré-Cœur. Lancé il y a deux ans comme projet pilote, ce service unique au Canada, risque la fermeture d’ici le mois de juin même si depuis son ouverture, il a réalisé près de 40% des prélèvements d’organes au Québec.

«Cela fait des mois que nous sommes en sursis, c’est un ajournement de plus», regrette le Dr Marsolais, coordonnateur du centre de prélèvement d’organes (CPO).

Le ministère de la Santé et la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) réfléchissent s’il faut reconduire le 1,4 M$ qui lui permettent d’exister.

Ce service assure la ponction d’organes sur des donneurs décédés. Il est doté de son propre bloc opératoire et deux lits en soins intensifs. Une équipe dédiée d’infirmières et pathologistes assure son fonctionnement.

Cette unité dispose d’installations mobilisables à la demande pour effectuer des prélèvements. Quand ceux-ci sont pratiqués ailleurs, il faut attendre que des blocs opératoires se libèrent. Cette situation engendre des délais plus longs pour les équipes médicales, mais surtout pour la famille du défunt.

«Il faut rassurer les familles qui s’apprêtent à faire leur deuil, il faut leur dire que leur proche est pris en charge et que sa dépouille leur sera rapidement acheminée», explique-t-il. Pour le médecin qui enseigne le prélèvement à la faculté de médecine de l’Université de Montréal, c’est le gage du succès pour encourager le don d’organe.

Le discours des chiffres
«Si nous coûtons trop cher, il faut nous donner plus de travail», s’insurge le Dr Marsolais alors que le CPO a effectué en moyenne trois prélèvements par semaine. Pour le médecin, avec deux CPO, un à Montréal et un autre à Québec, la province pourrait atteindre les standards des pays européens qui ont développé le plus le don d’organes.

Face à la logique comptable qui met en péril son service, il constate qu’on ne place pas sur la balance les économies réalisées. Une dialyse pour une insuffisance rénale coûte 75 000$ par an et la possibilité de survie du patient chute à 45% après cinq ans.

«Avec une greffe de rein, un malade améliore grandement sa qualité de vie et le succès est de 90%», martèle-t-il. «Chaque année il y a 1000 nouveaux cas d’insuffisance rénale terminale au Québec, c’était 500 il y a 20 ans», averti le Dr Marsolais. Entre 2014 et 2015, le CPO a réalisé 175 prélèvements de reins.

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