Mésentente entre Anjou et Montréal
Les relations ne sont pas au beau fixe entre l’arrondissement d’Anjou et Montréal après le refus de la ville-centre d’autoriser l’administration locale à entreprendre des travaux, même à ses propres frais.
En entrevue avec Métro, Luis Miranda, maire d’Anjou, a laissé entendre que son administration avait demandé à la Ville de Montréal d’élargir la rue Des Roserais en direction est parce qu’elle n’avait que deux voies. Pour lui, on peut en rajouter une troisième.
«Notre objectif est de faire en sorte que les gens d’Anjou qui rentrent chez eux ne soient pas pris une demi-heure à l’intersection à cause du manque de fluidité du trafic», a-t-il justifié. Le maire a avancé avoir fait de tels travaux d’agrandissement sur la rue Bélanger et qu’ils ont été efficaces en désengorgeant la voie. Il dit ne pas comprendre qu’on lui interdise la même initiative sur Des Roserais.
«On a proposé de le faire à nos frais et ils ont refusé. Ça devait coûter à peu près 100 000$, on a l’argent pour le payer, on ne demande pas à la Ville de Montréal de le payer, on le paie à même notre budget», détaille le maire.
Trottoirs et piste cyclable
M. Miranda dit que la Ville lui refuse également les travaux d’aménagement de trottoirs du boulevard Joseph-Renaud jusqu’à Louis-Hyppolite-Lafontaine. Il précise que ce projet devrait être réalisé aussi aux frais de l’arrondissement pour sécuriser les trottoirs et rendre la piste cyclable conforme. «Nous avons reçu encore une fin de non-recevoir pour ces travaux qui devraient coûter à peu près 200 000$ à 300 000$», se désole-t-il.
Le maire complète sa liste de projets refusés avec l’aménagement d’une piste cyclable se trouvant à la limite d’Anjou. Il souhaite la prolonger au parc Carlos-D’Alcantra à Contrecoeur dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.
«Il y a peut-être 300 pieds supplémentaires à ajouter pour la rendre à Contrecoeur. Nous on a proposé de réaliser cette piste cyclable aussi parce que ça fait près de dix ans qu’on l’attend et les citoyens nous en parlent sur une base régulière. La Ville a encore refusé», a répété M . Miranda.
La version de Montréal
Du côté de la Ville de Montréal, on reconnaît que la Direction de la mobilité a effectivement reçu une demande de l’arrondissement d’Anjou. Le but est d’effectuer des travaux de réaménagement du boulevard Yves-Prévost, situé dans le prolongement de la rue Des Roseraies à l’est de Louis-Hippolyte-Lafontaine, notamment afin d’augmenter la sécurité des cyclistes.
«Or, indique Marilyne Laroche Corbeil, relationniste à la Division des relations médias et Service de l’expérience citoyenne et des communications à la Ville de Montréal, une intervention a déjà été faite sur la chaussée à cet endroit en 2018.»
Elle explique que dans des cas pareils, un moratoire a été décidé pour une durée de cinq ans afin de limiter les nuisances pour les riverains et optimiser les montants investis dans ces travaux. Mme Laroche Corbeil a formulé que, dans ce dossier, des solutions ont été avancées pour pouvoir se conformer aux objectifs d’aménagement et de sécurité poursuivis par l’arrondissement.
Elle a souligné que «la Ville a proposé des solutions alternatives, notamment le retrait de quelques espaces de stationnement, ce qui aurait peu d’impact sur les riverains puisque la majorité des résidences sur ce tronçon possèdent des entrées privées.»
Quant à la demande d’Anjou d’aménager une piste cyclable sur l’avenue Jean-Desprez, la relationniste de la Ville a rappelé que les travaux de pistes cyclables associées au plan vélo sont financés par des budgets d’agglomération uniquement disponibles à la Direction de la mobilité. Cela ne permettrait plus à l’arrondissement d’utiliser ses surplus.
Mme Laroche Corbeil précise que les montants prévus en 2021 à cet effet ont été attribués à des projets parvenus à la Direction de la mobilité. Elle spécifie que ces projets ont été analysés et priorisés sur la base de critères définis et communiqués aux arrondissements.