COVID-19: une étude menée à McGill confirme les bienfaits de la fluvoxamine
Des chercheurs du Centre universitaire de santé McGill situé dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce ont récemment été en mesure de confirmer les bienfaits de la fluvoxamine contre la COVID-19.
L’étude menée par le Dr Todd Lee et la Dre Emily McDonald, et publiée en début de semaine dans le journal JAMA Network Open, indique que la fluvoxamine est efficace pour prévenir les risques d’hospitalisation à la suite d’une infection à la COVID-19.
Selon les chercheurs montréalais, ce médicament a démontré qu’il avait une certaine efficacité pour réduire l’inflammation causant des lésions pulmonaires.
Dans leur étude, le Dr Lee et la Dre McDonald analysent les résultats de trois essais cliniques où celui-ci a été utilisé en contexte ambulatoire chez des adultes atteints du SARS-CoV-2. Ils en arrivent ainsi à la conclusion «qu’il y a une forte probabilité (94,1%-98,6%) que la fluvoxamine soit associée à une réduction du risque d’hospitalisation».
Les essais cliniques analysés, soit les études COVID-STOP1, COVID-STOP2 et TOGETHER, se sont déroulés au Canada, aux États-Unis ainsi qu’au Brésil. Les données de ces trois essais ont été recueillies auprès d’un total de 2196 participants atteints de la COVID-19 et non vaccinés contre celui-ci. Les auteurs précisent également qu’aucun des essais cliniques utilisés dans leur analyse ne comprenait des patients ayant été contaminés par les variants Delta ou Omicron puisque ces essais se sont déroulés avant l’apparition de ces deux versions évoluées du virus.
«Les essais contrôlés randomisés en cours sur la fluvoxamine devraient se poursuivre, en particulier ceux qui étudient des doses plus faibles de 50 mg (qui peuvent être mieux tolérées), évaluent l’efficacité chez les personnes vaccinées ou étudient l’ISRS apparenté fluoxétine, qui figure sur la liste des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la santé. En attendant, la fluvoxamine est une option de gestion immédiatement disponible, sûre et peu coûteuse, avec une forte probabilité d’efficacité modérée. Elle pourrait être recommandée comme option de traitement pour les patients sans contre-indication, en particulier dans les milieux à ressources limitées ou pour les personnes n’ayant pas accès aux anticorps monoclonaux ou aux antiviraux directs», écrivent les chercheurs du Centre universitaire de santé McGill en conclusion.
Un antidépresseur
La pharmacienne Catherine Plamondon, affiliée au réseau Brunet, explique que la fluvoxamine est un antidépresseur qui se trouve dans la classe des inhibiteurs de recapture de la sérotonine (IRS). Il est surtout utilisé chez les personnes atteintes de trouble obsessionnel compulsif et de boulimie, mais peut aussi être prescrit pour traiter la dépression et l’anxiété. Selon elle, son utilisation dans les deux derniers cas est toutefois plus rare.
Quant aux capacités anti-inflammatoires du médicament, elle explique que c’est un effet découvert «par la bande». «Parfois avec les médicaments, on découvre des choses avec le temps. Ça peut être relié tout simplement à la forme physique de la molécule qui va aller stimuler d’autres récepteurs», dit-elle.
Elle confirme également qu’il s’agit d’un médicament très abordable puisqu’il existe sous une forme générique, ce qui réduit son coût.