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Itinérance: le couvre-feu sème l’inquiétude dans Hochelaga

Photo de l'ancien YMCA Hochelaga.
Le refuge CAP-CARE occupe les locaux de l'ancien YMCA d’Hochelaga-Maisonneuve. Photo: Jason Paré/Métro Média

L’imposition d’un couvre-feu sème l’inquiétude chez CAP St-Barnabé et CARE Montréal, les deux principaux organismes gérant des refuges dans Hochelaga-Maisonneuve.

«Un couvre-feu, comment on applique ça avec des gens qui vivent dehors?», demande le directeur de CARE, Michel Monette.

Même son de cloche de la part de la directrice des services cliniques et opérations de CAP St-Barnabé, Michelle Patenaude :

«J’ai souvent des usagers qui vont sortir dehors et qui vont rentrer à l’intérieur, parce qu’ils vont consommer de l’alcool et tout. Nous, c’est un stress de plus.»

Elle craint que certaines personnes préfèrent dormir dehors.

M. Monette et Mme Patenaude soulignent en revanche le travail des policiers du secteur, plutôt compréhensifs concernant la réalité de l’itinérance.

«Dans Hochelaga-Maisonneuve, de façon générale, les policiers sont cool et comprennent la situation, affirme M. Monette. Ailleurs à Montréal, je n’en ai aucune idée.»

Si le premier ministre François Legault a affirmé mercredi qu’il y a assez de places d’hébergement, les deux directeurs sont loin de partager cet avis. Pour les trois refuges du secteur, une moyenne d’une trentaine de personnes est refusée chaque soir.

«Quand on a écouté ça, tout le monde a réagi en disant « il se fout de notre gueule », raconte M. Monette en rigolant. Bien voyons donc, il n’a jamais été dans les refuges?!»

Les refuges sont pleins partout, selon lui.

«Dans l’est de Montréal, on est complet rapidement», ajoute Mme Patenaude.

Les fermetures de certains refuges à Montréal à la suite d’éclosions n’aident en rien la situation et augmentent le nombre d’itinérants se retrouvant sans lieu d’hébergement.

«Ces personnes-là, elles vont où?», demande Michelle Patenaude.

Le refuge de CARE Montréal a dû d’ailleurs revoir sa capacité à la baisse afin de respecter les règles sanitaires, passant de 60 à 30 lits.

«La majorité des organismes ont dû réduire leur capacité de 50 %», rappelle Mme Patenaude.

Du côté du refuge CAP St-Barnabé sur l’avenue Bennett, une aile a été ajoutée cette année afin d’accueillir un total de 45 personnes.

Pour ce qui est du refuge CAP-CARE situé à l’ancien YMCA d’Hochelaga, une centaine de lits sont disponibles.

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