Présence citoyenne continue pour le secteur Dupuis-Hickson
L’opération populaire d’aménagement (OPA) du secteur Dupuis-Hickson s’est réunie lors d’une consultation publique pour définir les stratégies à mettre en place pour mieux développer le quartier. Pour alimenter les conversations, deux invités ont témoigné de leurs luttes qui ont permis de faire bouger une situation.
L’objectif de la soirée qui s’est déroulée le 5 décembre dans le sous-sol de l’église de L’Épiphanie était d’explorer des techniques pour agir et influencer, en plus de se mobiliser par rapport aux propositions, comme la création de logements sociaux.
«Il y a un conseiller, nouvellement en poste, qui travaille à mener une démarche de planification, a annoncé Marianne Carle-Marsa de la Concertation en développement social de Verdun. Présentement, c’est [l’arrondissement] qui a le leadership donc c’est de voir comment on peut les influencer et s’assurer que nos recommandations soient entendues.»
Elle ajoute que le fait que les élues ont fait un changement de zonage, en passant d’un zonage mixte à un zonage commercial industriel pour limiter le développement, montre que les rendez-vous citoyens ont permis de montrer l’intérêt public du secteur.
Témoignages
Claire Abraham, membre du comité droit au logement au Projet Genèse, est venue parler du terrain de l’ancien hippodrome Blue Bonnets dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges — Notre-Dame-de-Grâce. Elle a évoqué trois types de stratégies : bâtir un rapport de force en montrant l’intérêt public, développer une vision pour le site et faire du lobbying auprès des élus. Elle a également parlé des défis, comme le maintien d’une lutte sur 20 ans, la création de moments réels forts et le manque d’alliés politiques surtout pour la création de logements sociaux.
«Entre temps, c’est sûr qu’il y a eu des gains, comme le transfert du site (de l’ancien hippodrome) à la Ville qui était une étape longuement attendue. C’est surtout que le quartier est vraiment uni et mobilisé autour du projet, ce qui n’est pas rien dire parce qu’on parle par exemple de personnes qui ne sont pas du tout intéressées par le logement. Les demandes sont connues par les élus dès qu’ils entrent en poste, également par le parti d’opposition», rapporte Mme Abraham.
Elle a ensuite cédé la parole à Gisèle St-Ours, membre du conseil d’administration des habitations communautaires de Verdun, Entre-deux-âges. Après deux ans, elle a réussi à obtenir un arrêt d’autobus avec abri pour pouvoir se rendre à leurs rendez-vous médicaux ou sur la rue Wellington.
Elle a évoqué les différentes rencontres avec le maire, la récolte de lettres de soutien, la mobilisation des usagers dans la rue ainsi qu’aux conseils d’arrondissement, en plus de la présence médiatique.
Après une heure d’échanges avec les personnes présentes, un résumé a été donné par Marie-Michèle Mondor, organisatrice communautaire au CLSC. «Premièrement, il faut que les gens soient au courant de ce qu’on veut faire. Pas juste informer, il faut aller un peu plus loin avec des actions.»
Il a notamment été proposé de faire du porte-à-porte pour sensibiliser, de réaliser des vidéos pour montrer les résidents qui habitent le secteur, ou encore d’avoir un symbole visuel pour apporter son soutien à la cause.
Un intérêt a été démontré pour créer un petit comité citoyen de suivi. Il devrait voir le jour vers la fin janvier. Un exercice de charrette d’urbanisme prévu par l’arrondissement, c’est-à-dire une séance d’idéation à laquelle participent durant une fin de semaine des équipes multidisciplinaires, a également été annoncé pour la fin février.