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Carole Beaulieu: du Messager de Verdun au prix Judith-Jasmin

Carole Beaulieu. Photo: Capture d'écran

La journaliste Carole Beaulieu, qui a débuté sa carrière au Messager de Verdun, a remporté le prix Hommage Judith-Jasmin lors du congrès annuel de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). Elle partage avec nous sa vision sur l’évolution du journalisme depuis ses débuts à Verdun.

Mme Beaulieu a été journaliste au Devoir, puis à L’actualité où elle a également occupé les postes de rédactrice en chef et éditrice du magazine. Elle a été chroniqueuse à Radio-Canada et conseillère stratégique pour MishMash collectif expérientiel. Depuis 2020, elle est chargée de cours au baccalauréat en journalisme à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). De plus, elle a récemment été nommée médiatrice pour le Conseil de presse du Québec. 

C’est en 1981 que tout a débuté pour Carole Beaulieu alors qu’elle était journaliste pour le Messager de Verdun, arrondissement qu’elle habite toujours. «J’ai beaucoup aimé travailler pour un hebdo local où ce que vous écrivez à un impact immédiat», relate-t-elle. 

Elle était alors la seule journaliste du Messager de Verdun et de facto, la rédactrice en chef. En plus de dénicher les sujets et les rédiger sur sa machine à écrire électrique, elle s’occupait de faire le montage du journal, sur papier à l’époque, avant de l’envoyer à l’imprimerie. 

Malgré une charge de travail colossal, Mme Beaulieu affirme avoir adoré son expérience. «Je n’ai jamais manqué de sujets, souligne la journaliste. Je faisais tous les secteurs d’assignation. Ç’a été une école incroyable.» 

Peu importe la plateforme, l’important c’est qu’il y a des journalistes qui continuent de nous raconter notre époque de manière rigoureuse. Sinon, qui va écrire l’histoire de demain. C’est un métier qu’il faut préserver. 

Carole Beaulieu

Elle explique que l’information locale passait inévitablement par le journal comme les médias sociaux n’existaient pas. La Verdunoise se faisait régulièrement aborder dans la rue par des citoyens ou des travailleurs qui lui faisaient part de leurs préoccupations. 

Carole Beaulieu admet cependant qu’elle aurait aimé avoir des collègues pour pouvoir débattre de son métier et être critiquée par des gens qui ont la même mission. «La FPJQ a joué un rôle très important pour moi. J’y ai trouvé des collègues à qui je pouvais demander leur avis quand j’avais des questions. Ils ont été un phare et m’ont poussé à me dépasser». 

Les transformations du journalisme  

Il y a quelques années à peine, le modèle économique des médias privés était basé sur les revenus des abonnements et de la publicité. «Lorsque j’étais éditrice au magazine L’actualité, on a vu tout doucement s’effriter les revenus publicitaires qui sont passés en nombre croissant vers les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon Microsoft)», explique Mme Beaulieu. Elle ajoute que les revenus d’abonnement ont aussi drastiquement chuté à mesure que montait une génération qui n’était pas prête à payer pour de l’information.

Même si le numérique a transformé le monde de l’information, la journaliste estime que le journal papier a encore sa place dans l’univers médiatique. «Je suis consciente que c’est en déclin et qu’avec certaines générations qui vont disparaître peut être que ce plaisir disparaîtra aussi parce que pour les plus jeunes ça n’en sera pas un», relativise-t-elle. 

Ce que la journaliste aime d’un journal en format papier est la hiérarchisation de l’information. À l’inverse sur un site Web et les réseaux sociaux, toutes les nouvelles, toutes catégories confondues, ont la même visibilité, la même grosseur de titre ou d’image. «Je comprends ces plateformes et j’en vois l’intérêt, mais je vais garder ce plaisir de tenir dans mes mains un journal papier», affirme Carole Beaulieu.  

Les médias sociaux apportent un lot de défis pour la nouvelle génération de journalistes. Ceux-ci doivent couvrir la nouvelle de plus en plus rapidement. «Ce qui compte c’est bien sûr de trouver le sujet, mais aussi d’être rigoureux et de le diffuser de la manière la plus juste possible», prône celle qui enseigne à l’UQAM. Mme Beaulieu constate que ses étudiants semblent motivés à poursuivre le rôle d’un journaliste avec rigueur. 

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