Des écoles publiques réclamées à L’Île-des-Sœurs
Un regroupement de citoyens, d’organismes communautaires, de parents et d’élus de Verdun se sont rassemblés pour former la Coalition pour des écoles publiques à L’Île-des-Sœurs. Son objectif est de faire infirmer la décision du ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) et du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB) de ne pas construire une nouvelle école primaire et secondaire à L’Île-des-Sœurs (IDS) malgré des besoins importants.
Après avoir été annoncé en 2019, puis confirmé par un projet de loi en 2020, le projet de construction d’une troisième école primaire sur le territoire a été mis en suspens en 2022 par les décideurs, en raison de «prévisions à la baisse» du nombre d’inscriptions d’enfants à l’école primaire et de «déménagements vers la banlieue», rapporte la Coalition dans le document de son assemblée d’information et de consultation du 30 mars.
Selon la porte-parole de la Coalition, Daria Lebidoff, ces critères de décision sont issus d’une analyse insuffisante de la situation. Ce qui est critiqué, c’est que l’analyse sur laquelle repose l’argument voulant qu’il soit inutile d’ajouter une nouvelle école, qui accueillerait aussi des élèves du secondaire, «ne tient compte que des inscriptions au primaire».
Mme Lebidoff soutient aussi que l’exode vers la banlieue n’est pas une tendance permanente et qu’il s’explique par la situation pandémique. Pour la Coalition, une réévaluation de la décision est donc nécessaire puisque les élèves de L’IDS se trouvent désavantagés de ne pas bénéficier d’une nouvelle école, selon ses propres estimations.
Selon les estimations de la Coalition, les deux seules écoles primaires du secteur ont une capacité maximum de «1200 élèves», mais il y aurait «1600 élèves d’âge primaire à l’Île». Pour le secondaire, aucune école ne se trouve sur L’IDS et il manquerait «680» places dans les écoles avoisinantes, notamment à Verdun.
La Coalition estime aussi qu’avec «3000 logements de plus pour 2027», il y aura, parmi les résidents de l’IDS, «400 enfants de plus au primaire» et «250 enfants de plus au secondaire». Cette situation force les élèves à faire de longs trajets pour aller à l’école, de «1h30 à 2h par jour», estime la Coalition, ou à opter pour le privé, ce qui entraîne des dépenses supplémentaires pour les familles.
La porte-parole de la Coalition, Daria Lebidoff, se demande même s’il sera préférable, pour sa famille et elle, de déménager hors de l’IDS lorsque ses enfants auront l’âge de fréquenter l’école secondaire. «Toutes les familles se posent cette question-là. Ça affecte le tissu social», déplore-t-elle.
Les prochains objectifs de la Coalition sont de sensibiliser la population à la cause et d’augmenter les moyens de pression pour forcer la main des décideurs.