Où sont les itinérants verdunois?
Tant au Réseau d’entraide qu’à la Saint-Vincent-de-Paul, aucun préposé n’a pu chiffrer le nombre de personnes sans domicile fixe se présentant pour obtenir des denrées.
«Il est très difficile de proposer un chiffre concernant les personnes en situation d’itinérance à Verdun», a confié au Messager, Karine Projean directrice-adjointe du Refuge Benoit-Labre et spécialiste de l’itinérance. «Il n’y a pas de dénombrement officiel pour Montréal, seulement les statistiques des organismes qui hélas se recoupent», a-t-elle ajouté. Par ailleurs selon madame Projean, certains itinérants ne fréquentent aucun organisme dans Verdun.
Vérification faite dans les banques alimentaires et autres services de dépannage, les demandeurs doivent présenter une preuve de résidence pour recevoir de la nourriture dans la plupart de ces organismes communautaires. On fait exception pour des cas de passants désoeuvrés, par exemple au comptoir de la Société Saint-Vincent-de-Paul, où les bénévoles offrent à l’occasion un sac de nourriture à un itinérant selon la préposée Ginette Véronneau qui estime «à quatre ou cinq, le nombre de bénéficiaires sans adresse fixe de passage au cours des derniers mois, probablement d’ex-patients du Douglas», selon elle.
L’ex-présidente de la conférence de Verdun de la Société Saint-Vincent-de-Paul, Hélène Lamoureux qui s’occupe maintenant du vestiaire de la Société au 311 rue de l’Église, se rappelle d’avoir trouvé des vêtements pour habiller un itinérant quand le comptoir était sur la rue Strathmore. «On recevait plus d’itinérants sur Strathmore et on leur donnait du beurre d’arachide, des conserves et des sardines», s’est rappelée l’ex-présidente qui n’a pas caché son impression que certains bénéficiaires refilaient les articles reçus pour acheter autre chose.
Au poste de police 16 (PDQ), l’agent sociocommunautaire Christophe Van Eyck s’est souvenu d’avoir entendu parler au poste, d’itinérants qui logeaient sous l’école Mgr-Richard (ÉSMR), une école construite sur pilotis. «Ceux-ci dormaient à l’abri sous la structure», a précisé l’agent Van Eyck qui a cité également les abris de fortune érigés au bord du fleuve entre l’ÉSMR et le pont Champlain. Tout cela a été rasé selon l’agent du PDQ16. En fait, le site a été évacué avec l’ouverture du chantier du pont.