Logements sociaux, l'urgence d'agir
Profitant de la campagne électorale, des citoyens appuyés par le Projet P.A.L. et le CACV, ont rappelé le besoin criant de logements sociaux en conférence de presse et dans deux occasions distinctes, l’assemblée du conseil d’arrondissement et la visite de la première ministre Pauline Marois dans Verdun.
Pour Angela Murphy, coordonnatrice de Projet P.A.L., une ressource alternative en santé mentale, «les personnes ayant des problèmes de santé mentale se retrouvent souvent sans logement. Nous avons les solutions, mais nous avons besoin du soutien du gouvernement pour les mettre en place», Par expérience, les responsables de P.A.L. savent que les mal-logés se retrouvent souvent à la rue ou sont forcés de vivre dans des taudis avant de pouvoir s’installer dans un logement social.
Les exemples de succès de l’organisme communautaire P.A.L. sont encourageants comme le précise Angela Murphy. Qu’on pense au «Carrefour Autonomie P.A.L.» (C.A.P.), un des trop rares services d’hébergement transitoire destinés aux personnes ayant des problèmes de santé mentale qui célèbre cette année son 30e anniversaire. Un deuxième projet a connu beaucoup de succès, celui de Logi-P.A.L., un immeuble comportant six unités d’habitation gérées par un organisme à but non-lucratif (OBNL) depuis 15 ans. On pourrait également parler de la rénovation d’un multiplex au coin des rues de Verdun et de l’Église qui a donné naissance à «Sous le toit de P.A.L».
Une réserve foncière sur Gaétan-Laberge
«Les projets sont là, mais le financement de la part de tous les paliers de gouvernement n’est pas au rendez-vous.» lance Véronique de Broin, agente de développement au Comité d’action des citoyens et citoyennes de Verdun (CACV). Il a fallu attendre plus de huit ans pour réaliser les projets de coop et d’OBNL sur Gaétan-Laberge inaugurés l’an dernier. Les terrains se font rares dans Verdun et pour le CACV, le terrain vacant encore disponible le long du boulevard Gaétan-Laberge entre les rues Hickson et Rhéaume devrait être attribué à la réserve foncière en attendant la réalisation d’un projet de logements sociaux. Actuellement, ce terrain appartient à l’arrondissement et pourrait être vendu à un promoteur immobilier. Une pétition de plus de 1000 signatures favorables aux logements sociaux a été déposée au conseil.
Un peu plus de 220 logements sociaux ont été réalisés depuis 2002 dans Verdun alors qu’en 2002, l’objectif de l’Administration Bossé était de 500. On pensait alors profiter d’un programme québécois d’aide à la construction de logements sociaux (coops, obnl etc) alors que la Société canadienne d’hypothèque et de logements (SCHL) s’était retirée du financement des logements sociaux quelques années auparavant. Hélas, les terrains disponibles sur la terre ferme étaient rares et coûteux, parfois contaminés comme celui de Presto (Provigo) sur la rue Rielle. Résultat, beaucoup de gens attendent toujours, au CACV «on parle de 1300 inscrits sur les listes d’attente». Même le projet de la rue Galt (site de l’ancien Val Royal) ne comblera pas les besoins. Ainsi on comprend l’impatience des gens et les manifs au conseil et lors d’assemblées électorales.