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La dysphasie, trouble du langage oral

Photo: B. BOISSONNET / BSIP

Difficulté à s’exprimer, manque de vocabulaire, dissipation sont quelques-unes des difficultés que peuvent rencontrer les enfants atteints de dysphasie, un trouble du langage oral qui touche 3 à 5 % de la population nord-américaine.

«Souvent les parents arrivent en consultation et suspecte que leur enfant a un trouble du déficit de l’attention (TDAH), car il est verbal, mais n’écoute pas. Il est dans la lune, il est hors sujet ou il dessine pendant que le professeur parle. Peu de parents suspectent un trouble dysphasique», explique Lyne Gascon, neuropsychologue du Centre d’évaluation neuropsychologique et d’orientation pédagogique (CENOP).

Pour Mme Gascon, ces troubles sont les mal-aimés, car ces enfants sont souvent en plus grandes difficultés que ceux qui ont un trouble du langage écrit.

L’intelligence visuelle de ces jeunes leur permet cependant de faire des apprentissages, mais il faudra sans cesse rendre concret une consigne ou un mot en le matérialisant. Si un calcul de maths semble faisable, il deviendra presque impossible s’il est expliqué à travers une consigne qui comporte toute sorte de mots que l’enfant ne parvient pas à visualiser. Il utilise aussi, par exemple, de nombreux mots de remplissages comme chose, truc, affaire ou utilise mal les mots de liaison, ou encore il place le verbe avant le sujet.

Classes adaptées

Selon la neuropsychologue, ce trouble peut passer inaperçu jusqu’en 2e année, car les enfants ont tendance à mimer leurs camarades quand ils ne comprennent pas les consignes. Ce n’est qu’arrivé en 3e et 4e année que la différence se note. Pour aider l’élève, il faudra alors sans cesse reformuler, répéter et imager les consignes.

«Il existe dans certaines écoles des classes adaptées à ce trouble, pour ceux qui ont une atteinte sévère, mais je trouve que ceux qui ont une atteinte modérée tombent entre deux chaises et manque de ressources», explique la neuropsychologue.

Sociabilité

Ces enfants ont tendance à avoir des difficultés dans leurs relations sociales. Puisqu’ils peinent à se faire comprendre à cause de leur manque de vocabulaire, ils s’énervent, crient, deviennent agressifs ou font des crises de colère. Cela amène les autres enfants à se retirer parce qu’ils ne parviennent pas à comprendre celui atteint de dysphasie, qui se retrouve alors souvent isolé.

Lorsque des doutes apparaissent, il est nécessaire de procéder à une évaluation en orthophonie. Si le suivi professionnel est pris en charge assez tôt, cela permet de minimiser les conséquences de ce handicap et augmenter ses chances de suivre une scolarité ordinaire.

Pour plus d’infos : cenop.ca

 

 

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