La réparation de vélo essentielle
Québec change son fusil d’épaule à l’égard des ateliers de réparation de vélos. Après les avoir forcés à fermer leurs portes dans la foulée des mesures de protection contre le coronavirus, le gouvernement Legault a finalement intégré ces commerces aux services essentiels, ce qui laisse le propriétaire de Bicyclettes Rossi ambivalent.
«Personne n’est mort parce qu’il n’a pas utilisé son vélo pendant quelques semaines. Alors sommes-nous essentiels? Je ne sais pas trop», dit Owen Eastmont.
Il est toutefois content de constater qu’il sera possible de sillonner les pistes cyclables. «C’est l’un des seuls sports accessibles en ce moment, alors au moins la population pourra bouger», poursuit-il.
M. Eastmont entend mettre en pratique les normes établies par la Direction de santé publique de Montréal en nettoyant particulièrement les vélos en réparation avec des lingettes alcoolisées.
Un autre défi attend Bicyclettes Rossi: les employés préfèrent ne pas rentrer au travail. «Avec les subventions d’Ottawa, ceux qui sont étudiants reçoivent 2000$ par mois en restant à la maison, dit M. Eastmont. Je ne peux pas les payer 30$ de l’heure pour compenser, surtout si je ne sais pas si mes clients reviendront rapidement.»
Entendus
Vélo Québec est extrêmement contant. «Le vélo est un moyen de transport fortement utilisé, surtout en temps de crise, explique la présidente, Suzanne Lareau. C’était essentiel de garder ces services de réparation en fonction. Ce n’est pas tout le monde qui possède une voiture.»
Plusieurs organismes comme le sien avaient fait pression sur le ministre des Transports, François Bonnardel. Ils considèrent que la distanciation sociale est plus facile à respecter sur des vélos que dans le métro ou un autobus. La semaine dernière, les ateliers de vélo ont été ajoutés aux dispositions «prioritaires de transport de logistique».
Afin d’aider les employeurs, Québec a aussi annoncé vendredi la bonification des salaires de 400$ par mois pour les travailleurs essentiels dont le salaire est inférieur à la prestation octroyée par le gouvernement fédéral.
En collaboration avec Henri Ouellette-Vézina