Dangers des pointeurs laser
Diriger un pointeur laser vers le ciel semble un geste anodin à première vue. Mais pour les pilotes, cela peut entraîner d’importantes conséquences. Quotidiennement aveuglés par les faisceaux lumineux des mauvais plaisantins, les pilotes risquent d’être déstabilisés en vol.
«À deux reprises la semaine dernière, j’ai reçu un faisceau par la vitre du cockpit. La deuxième fois, j’étais à 15 000 pieds d’altitude et je voyais quand même la lumière verte. On aurait dit une lampe de poche qu’on colle à la vitre d’une voiture», a indiqué Casey, un pilote de ligne.
Les pilotes reçoivent depuis quelques années une formation à ce sujet, car les événements du genre sont de plus en plus fréquents.
Transports Canada a en effet noté une augmentation de 43% des cas entre 2012 et 2014 uniquement.
En date du 6 août 2015, le Système de compte rendu quotidien des événements de l’Aviation civile (SCRQEAC), a compilé 306 incidents reliés aux pointeurs laser, dont le tiers provient du Québec.
Le laser peut causer une distraction pour le pilote, un éblouissement et même jusqu’à une cécité temporaire.
«Un de mes collègue a reçu le laser directement dans les yeux lors d’un vol, a raconté Casey. Il a dû se retirer du cockpit quelques minutes et dès l’atterrissage prendre un rendez-vous avec un spécialiste pour s’assurer que sa vue n’était pas endommagée.»
Selon lui, le plus grand danger est au moment des manœuvres d’atterrissage, lorsque l’avion sort des nuages et est en approche de la piste. «C’est le moment le plus critique. Il y a un réel danger, pour nous et les passagers, si nous sommes temporairement aveuglés», a conclu le pilote.
Pointer un laser vers un aéronef est un acte criminel qui est passible d’une amende allant jusqu’à 100 000$ en plus d’une peine maximale d’emprisonnement de cinq ans. Les pilotes ont d’ailleurs l’ordre de prévenir immédiatement les contrôleurs aériens si cela se produit afin qu’ils contactent les autorités.