Échangeur Dorval : détruire pour rebâtir
Une partie d’une bretelle toute neuve de l’échangeur Dorval, construite en 2014, devra être détruite pour que le projet de relier directement l’autoroute 20 à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau se poursuive. Les travaux étaient au point mort depuis deux ans en raison de l’impasse avec les compagnies ferroviaires Canadien National (CN) et Canadien Pacifique (CP).
La structure située entre l’autoroute 20 et le chemin de fer, à la hauteur du boulevard Bouchard, sera amputée de 19 mètres, soit environ 10 % de sa longueur. Le but est de modifier l’angle d’approche du viaduc pour éviter qu’un pilier soit construit entre les rails.
«On a fait le choix d’un point de vue technique et économique», soutient Kamal Boulhrouz, chef de service de la direction des structures à Montréal au ministère des Transports (MTQ).
Selon lui, une dizaine de millions de dollars seraient économisés puisqu’il évite de modifier le tracé des voies ferrées, un problème connu depuis 2011. On ignore toutefois le coût spécifique de la démolition d’une portion du viaduc.
Une enveloppe de 18 M$ a été attribuée au parachèvement des viaducs de 120 et 180 mètres de long enjambant les rails du CN et du CP. Les automobilistes pourront les emprunter dès 2017 selon le nouvel échéancier du MTQ.
L’ensemble des travaux de l’échangeur Dorval devrait être terminé en 2018, incluant la reconstruction du boulevard et de la bretelle Michel-Jasmin. Les aménagements paysagers devraient être complétés l’année suivante.
Le MTQ ne prévoit aucune entrave majeure durant le chantier, sinon des fermetures occasionnelles de nuit. Le transport ferroviaire ne sera pas interrompu pendant les opérations.
Retards
«Ça va finalement libérer nos rues», se réjouit le maire de Dorval, Edgar Rouleau. Il souligne qu’il travaille depuis au moins une quinzaine d’années à améliorer la circulation dans le secteur. Les travaux de l’échangeur Dorval au coût de 150 M$ avaient été lancés en 2009.
«Je pensais mourir avant de voir ça aboutir, a blagué le maire. C’est un projet qui avance étape par étape, mais pour nous et nos citoyens, c’est une bonne nouvelle».
Rappelons que des négociations avaient cours depuis 2011 après l’abandon du lien ferroviaire direct avec l’aéroport puisque le CN et le CP refusaient d’octroyer au MTQ un droit de construction sur leurs emprises.
Avec les nouveaux plans, le projet est maintenant évalué à 344 M$ au total, incluant l’indemnisation et la construction d’un stationnement de 200 places à l’hôtel MTL Express.