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Une vie aux cent métiers pour un centenaire de LaSalle

Eugène Vachon centenaire LaSalle
Eugène Vachon a eu 100 ans le 6 décembre Photo: Félix Hurtubise, Métro

Assis dans le fauteuil de son appartement situé dans une résidence de LaSalle, Eugène Vachon raconte avec fougue ses aventures de jeune homme. Pour son 100e anniversaire, il se remémore les nombreuses jobs qu’il a occupées tant dans l’Ouest canadien que dans la «ville aux cent clochers». Portrait d’un Montréalais qui aura vécu une vie aux cent métiers.

«On peut dire que c’est un travaillant, ça c’est sûr, comme plusieurs personnes de sa génération», affirme Suzanne Vachon en parlant son père.

Eugène Vachon est né à Saint-Eugène, petit village ontarien près de la frontière du Québec, en 1921. Lorsqu’il a 8 ans, ses parents vendent la ferme et la famille déménage à Verdun. Ils établissent un commerce, rue Hickson. Très tôt, il se rend compte que la vie dans un bureau n’est pas pour lui.

Aussitôt ses études finies et après quelque temps passé sur la ferme de ses grands-parents, en 1940, il prend un train vers une ferme de la Saskatchewan. Il a 18 ans et il a soif d’aventure. «Mon idéal, c’était d’aller découvrir l’Ouest canadien, de travailler partout où je voulais», raconte M. Vachon.

Après avoir travaillé dans quelques fermes dans les Prairies et sur les chemins de fer au Manitoba et en Ontario, le Franco-Ontarien se retrouve dans une mine de zinc et d’or à Kicking Horse, au beau milieu des Rocheuses. Il est chargé de casser les roches trop grosses pour la machine au pic et à la masse. Eugène Vachon y reste quelques mois, puis repart trouver de l’ouvrage ailleurs.

«Dans ce temps-là, on prenait une job, on la faisait et quand c’était fini, on repartait», illustre le bourlingueur, visiblement nostalgique de cette ancienne vie.

«Un homme sérieux»

En 1944, il revient au Québec pour de bon. «Quand je suis revenu à Montréal, la dernière fois, j’ai décidé que je voulais me faire une place ici, penser à mon avenir.» Avec sa femme, Lucille, il s’installe d’abord à LaSalle, puis à Verdun, où il passera la majorité de sa vie.

Mais faire son nid dans «la ville aux cents clochers» ne veut pas dire que l’aventure s’arrête pour autant. Dans le Grand-Sud-Ouest, il continue d’enchaîner les différents métiers manuels: menuisier sur des chantiers de construction l’été, vendeur «de toutes sortes d’affaires» l’hiver, opérateur de machinerie et ouvrier sur les chemins de fer.

La polyvalence et l’habileté manuelle qu’il développe lui permettent de participer à ce qui est probablement le plus important événement montréalais du dernier siècle, Expo 67. Il s’occupe de la fabrication des décors intérieurs des pavillons de l’exposition universelle, dans une entreprise située le long du canal de Lachine.

«Un monsieur distingué»

Maintenant quasi centenaire, il est heureux de pouvoir encore raconter son histoire. Malgré les rudes emplois qu’il a occupés, son corps lui est resté fidèle. Il espère même battre la longévité de sa mère, décédée à 108 ans.

Son arrière-petite-fille étant enceinte, M. Vachon aura aussi le privilège de voir sa 5e génération, un honneur réservé à peu, il en convient. Une tournure que le jeune Eugène Vachon de 18 ans aurait probablement eu bien du mal à imaginer! «Après avoir voyagé et fait des folies de jeunesse, je suis devenu un monsieur distingué», lance-t-il à la blague.


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