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Rattraper le retard dans le quartier le moins vacciné de Montréal

LaSalle Heights
Ensemble résidentiel du 330, rue des Oblats, dans le quartier LaSalle Heights, à LaSalle Photo: Google Maps

Le milieu communautaire laSallois et le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal souhaitent accentuer leurs efforts pour rattraper le retard de vaccination dans le quartier le moins vacciné de Montréal, LaSalle Heights, un secteur enclavé entre la route 138 et la voie ferrée, au sud de la rue Clément.

Un article du Devoir publié le 20 janvier indiquait que seulement 61% des 1500 résidents de ce complexe résidentiel étaient inoculés contre la COVID-19. Il s’agit d’un écart de plus de 20% par rapport à la moyenne montréalaise.

Pour le directeur de Loisirs Laurendeau-Dunton, il reste encore beaucoup de travail à faire. «Le seul moyen de faire augmenter le taux de vaccination, c’est de relancer nos efforts sur le terrain. Il faut continuer de solliciter les gens», fait valoir Sylvain Pilote, dont l’organisme offre une banque alimentaire dans le secteur.

L’été dernier, l’OSBL a participé à la «Brigade orange» qui faisait du porte-à-porte pour tenter de convaincre les résidents des quartiers moins fortement vaccinés de relever leur manche. Le projet a depuis été suspendu, faute de fonds.

Une telle démarche ciblée et adaptée est nécessaire, croit la directrice adjointe, partenariat et responsabilité populationnelle au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, Marie-Florente Démosthène.

C’est un secteur avec une présence importante d’immigration récente, et où il y a beaucoup de roulement. On a donc des enjeux de connaissances et de capacité à naviguer dans le système de santé québécois. Il peut parfois aussi y avoir une barrière de langue.

Marie-Florente Démosthène, directrice adjointe, partenariat et responsabilité populationnelle au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal

La gestionnaire de santé publique souligne également que les résidents ne s’informent pas toujours par l’entremise des médias traditionnels québécois, mais plus souvent auprès de sources de leur pays d’origine ou associées à leur groupe d’appartenance. Il est alors plus difficile de leur offrir l’information juste et nécessaire.

«On a donc différents contextes de vulnérabilité qui se superposent, ce qui rend plus difficile le fait de convaincre les gens de se faire vacciner», ajoute-t-elle.

Des médecins en renfort

Le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal croit qu’il est toujours possible de convaincre les personnes réfractaires au vaccin. «Nous n’abandonnons pas, martèle Mme Démosthène. Pour les groupes plus vulnérables, c’est le vaccin qui doit se rendre à eux.»

L’établissement de santé est en train de regrouper ses partenaires communautaires pour que des cliniques éphémères ciblées soient de retour dans les secteurs avec un plus faible taux de vaccination, comme à LaSalle Heights.

La nouveauté cette fois-ci? Le CIUSSS compte faire appel à ses médecins pour venir épauler le travail des brigades de vaccination et des travailleurs communautaires.

À leur convenance, des médecins se rendront disponibles pour des rencontres permettant d’expliquer les bienfaits de l’inoculation. D’autres feront du porte-à-porte et inviteront les gens à relever leur manche lors du déploiement de cliniques éphémères dans le secteur. Certains médecins seront aussi présents dans les sites d’injection pour rassurer ceux chez qui des inquiétudes subsistent.

Vacciner aussi les enfants

Avec cette démarche, le CIUSSS espère aussi faire augmenter le taux de vaccination des enfants du quartier. Un article du Devoir paru le 15 janvier révélait que chez les 5 à 11 ans, ce taux était de 19,4 % à LaSalle Heights, soit bien loin du taux de 50% observé pour l’ensemble de l’île de Montréal au même moment.

«Un parent qui n’est pas convaincu de la protection pour lui-même ne va pas faire vacciner son enfant, argue Marie-Florente Démosthène. On doit prendre le temps de bien expliquer pourquoi la vaccination pédiatrique est importante.»

Même son de cloche sur le terrain. «Vacciner les enfants, c’est un gros défi. Mais nous pensons que si nous réussissons à sensibiliser les parents à recevoir une dose, celle des enfants devrait suivre», avance le directeur de Loisirs Laurendeau-Dunton, Sylvain Pilote.

Le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal assure que des doses pour les enfants seront offertes dans les cliniques éphémères s’il y a une demande dans le secteur ciblé.

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