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Réouverture partielle: «mieux que rien» pour les restaurateurs

Le propriétaire du restaurant Notre-Boeuf-de-Grâce dans le Plateau Mont-Royal, David Zaltzmam Photo: Gracieuseté / David Zaltzmam

C’est officiel, les restaurants pourront rouvrir leurs portes le 31 janvier, avec certaines restrictions, comme l’a annoncé le gouvernement québécois cet après-midi. Métro est allé à la rencontre de quelques restaurateurs du Plateau et du Sud-Ouest, qui se sont réjouis de cette réouverture malgré la capacité d’accueil limitée, et qui sont revenus sur la situation difficile vécue ces deux dernières années. 

Les flocons tombaient timidement sur Montréal lors de la conférence de presse du gouvernement qui annonçait la levée de certaines restrictions, dont l’ouverture des salles à manger des restaurants. Ces dernières peuvent toutefois accueillir seulement quatre personnes par table et un maximum de deux bulles familiales. 

«22 mois de consignes, ça commence à affecter la santé mentale des Québécois», confirme le Premier Ministre.

L’idée c’est d’y aller graduellement et prudemment, il faut y aller mollo. Il faut commencer par des petites rencontres […] pour les restaurants, à partir de lundi prochain, les salles à manger vont pouvoir ouvrir à 50% de la capacité mais chaque personne devra être dans un maximum de deux bulles, et de quatre personnes.

François Legault

Au restaurant Tacos Victor, on avait hâte de pouvoir à nouveau accueillir sur place la clientèle. 

«C’est sûr que les restrictions affectent un peu l’argent que le restaurant fait, mais c’est déjà mieux que de rester fermé et de ne pas pouvoir accueillir les clients», indique le gérant de Tacos Victor, situé à Saint-Henri, Edrick Mejia. Avec son équipe de six personnes, le restaurant se sent prêt à assurer la réouverture. 

Ce sentiment est partagé par le gérant du restaurant Le Petit Coin Dumpling situé sur le Plateau-Mont-Royal, Peter Jin. Alors qu’il comptait sept à huit employés, il se retrouve désormais avec une équipe de cinq qui devra gérer le respect des mesures sanitaires ainsi que le service en salle.

«C’est vraiment dur de trouver du personnel en ce moment, peut-être à cause des aides que le gouvernement donne, dit-il. Nous allons chacun devoir travailler plus d’heures.»

Des hauts et des bas

Les difficultés qu’ont vécues les restaurateurs pendant ces deux dernières années ne sont un secret pour personne. À Tacos Victor, le chiffre d’affaires a baissé d’environ 50% depuis le début de la pandémie, et une dizaine d’employés sont partis et ont trouvé un autre emploi. 

Pourtant, beaucoup d’entre eux se sentent chanceux de ne pas avoir fermé à l’instar de plusieurs autres restaurants, comme l’ont assuré les responsables du Petit Coin Dumpling et de Tacos Victor.

«50% de capacité ce n’est pas ce qu’on avait en temps normal, mais c’est mieux que rien», dit Peter Jin.  

Le propriétaire du restaurant Notre-Bœuf-de-Grâce sur l’avenue Mont-Royal, David Zaltzmam, n’a pas caché sa joie face à l’annonce de Québec. Il espérait que Québec emboîte le pas après l’annonce d’une réouverture des restaurants en Ontario. 

Il s’attend à devoir mettre les bouchées doubles pour pallier le manque de personnel, mais reste optimiste quant à l’avenir de son établissement.

Fermeture et livraison

L’annonce, le 30 décembre dernier, de la fermeture des salles à manger a eu un impact considérable sur les restaurateurs. Ces derniers n’avaient d’autre choix que de se diriger vers la vente à emporter et la livraison. 

Pour nombre de restaurateurs, la livraison a eu des conséquences sur leur chiffre d’affaires. À Tacos Victor, la publicité donnée par les sites de livraison et la possibilité de livrer avec UberEats ou Doordash a grandement aidé le restaurant ces deux dernières années. 

Pourtant, pour Peter Jin, le service de livraison représente un coût majeur. Il explique que les plateformes de livraison lui soustraient 30% sur chaque facture. 

Au restaurant Chez Yolande, sur la rue Notre-Dame dans le Sud-Ouest, on constate une baisse dans les commandes à emporter entre 2020 et 2021. 

«On s’aperçoit que les gens n’ont plus beaucoup d’argent. Il faut augmenter les prix, et même à l’épicerie, ça coûte plus cher, alors les gens font attention», se désole un ami du propriétaire, venu aider dans le restaurant pendant la pandémie, Mario Gagné. 

Cet article a été écrit avec la collaboration de Lila Maitre

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