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Saint-Denis a le plus haut taux d’inoccupation sur le Plateau

Locaux à louer sur la rue Saint-Denis. Photo: Archives Métro

La rue Saint-Denis a un taux d’inoccupation deux fois plus élevé (12,5%) que celui du boulevard Saint-Laurent (6%) et plus de quatre fois celui de l’avenue du Mont-Royal (2,9%). La Société de développement pignons rue Saint-Denis (SDPSD) se montre toutefois positive: c’est un bon moment pour investir.

«La situation se dégrade depuis trois ans sur Saint-Denis. Les locaux vacants commencent à être un problème», avoue Olivier Gougeon, président de la Société de développement pignons rue Saint-Denis (SDPSD).

Selon la fondation Rues principales, un organisme qui œuvre en revitalisation urbaine, le taux d’inoccupation d’une artère commerciale dite en santé est de 5%, soit sept points de pourcentage de moins que celui de la rue Saint-Denis. La moyenne montréalaise se situe autour de 9%.

Le taux d’inoccupation sur la rue Saint-Denis est dévoilé alors que Montréal y effectue des travaux de réfection majeurs, entre la rue Marie-Anne et l’avenue Duluth. Les grues et pelles mécaniques y résonneront jusqu’en novembre 2016.

Occasion
Si certains commerçants craignent de voir leur chiffre d’affaires baisser à cause des travaux, la SDPSD y voit plutôt une raison d’y investir.

«C’est le temps de venir s’y établir. Les entrepreneurs pourront négocier leurs loyers à la baisse en raison de travaux», explique M. Gougeon. Selon lui, la relance de Saint-Denis sera bien entamée vers 2017, après la fin des travaux. Mais pour y arriver, tout le monde devra mettre la main à la pâte.
«Nous devons créer un partenariat entre les différentes sociétés de développement commercial. On a aussi besoin de l’aide du Commissaire au développement économique de l’arrondissement et de la ville-centre», note M. Gougeon. Il ajoute que la SDPSD devrait aussi s’étendre du boulevard Saint-Joseph à la rue Sherbrooke, plutôt qu’entre les rues Gilford et Roy.
Des loyers trop chers
La courtière immobilière de Remax du Cartier, Brigitte Villeneuve, se montre moins optimiste.

«Les loyers commerciaux dans Le Plateau-Mont-Royal sont beaucoup trop chers et Saint-Denis ne fait pas exception. C’est rendu moins dispendieux dans Ville-Marie. Les propriétaires préfèrent garder leur local vide que de louer au prix du marché», constate-t-elle.

Selon elle, l’offre commerciale des rues comme Saint-Denis risque de se tourner vers la consommation haut de gamme puisque les espaces commerciaux sont difficiles à rentabiliser avec un petit commerce de proximité.

Commerce de proximité
Selon le chercheur du HEC, Jacques Nantel, qui s’est exprimé la semaine dernière lors d’une conférence sur la vitalité des artères commerciales, la redynamisation passe par le commerce de proximité.

«Pour moi, les artères commerciales prennent une tendance vers le commerce de proximité. Il faut assumer qu’être un commerce de proximité, ce n’est pas négatif, ce peut même être très payant. Saint-Denis pourrait aussi être de destination, en misant sur la livraison, mais pour cela, ça prend de la vision», affirme M. Nantel.

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