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Cinéma Paradis : bras de fer entre l’arrondissement et Vincenzo Guzzo

Le cinéma Paradis est à l’abandon depuis plus de dix ans. Les projets déposés dans les dernières années par le propriétaire, Vincenzo Guzzo, ont tous été refusés. Photo: Naomie Gelper/Métro

Déchets qui jonchent le terrain, graffitis qui pullulent sur le bâtiment et une enseigne qui tarde à être retirée : le Cinéma Paradis situé à l’angle de la rue Hochelaga et de la rue Liébert est laissé à l’abandon depuis plus de 10 ans. Pourtant l’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve et l’homme d’affaires Vincenzo Guzzo, propriétaire de l’immeuble, continuent de s’envoyer la balle.

Selon M. Guzzo, le 17 septembre dernier, il aurait eu une réunion avec des fonctionnaires du services de l’urbanisme et un représentant des élus concernant la revitalisation du projet. L’arrondissement assure que seulement des fonctionnaires étaient présents et aucun élu. Selon l’homme d’affaires, les urbanistes étaient « très intéressés » à régler la situation.

Ce dernier affirme toujours qu’il ne se conformera pas à l’avis le sommant de retirer l’enseigne du cinéma, envoyé par l’arrondissement au mois de juillet.

À l’heure actuelle, le 8215 Hochelaga n’est pas conforme et contrevient à l’article 434.1 du Règlement d’urbanisme de l’arrondissement à l’effet que lorsqu’un bâtiment est fermé depuis six mois, le propriétaire doit retirer sa structure et son support servant à l’affichage.

Étant donné que le cinéma est fermé depuis plus de dix ans et qu’il n’a pas reçu d’avis avant cette année, M. Guzzo estime qu’il a un « droit acquis. » « Je ne veux pas donner raison à un geste abusif d’une ville », ajoute-t-il.

Le bâtiment fait l’objet de nombreuses plaintes de citoyens, notamment sur les réseaux sociaux, selon Julie Bellemare, chargée de communication. Cette dernière n’a toutefois pas chiffré leur nombre.

Toujours en attente

Après avoir déposé deux projets pour remplacer l’ancien cinéma qui ont été « bloqués », M. Guzzo dit ne plus vouloir dépenser « de l’argent pour rien ». Il estime que c’est à l’arrondissement de lui revenir à la suite de la rencontre du 17 septembre.

Après le refus de sa première proposition de construire des bureaux sur le terrain de l’ancien cinéma Paradis, l’homme d’affaires a proposé un projet mixte de plusieurs étages abritant du logement locatif et des commerces. Cette mouture du projet a toutefois été rejetée en raison de la hauteur du bâtiment désiré.

« Des discussions sont en cours entre le promoteur et le service de l’urbanisme afin qu’un projet qui est en accord avec les orientations de la rue Hochelaga et de l’arrondissement puisse voir le jour », indique la chargée de communication, Julie Bellemare.

Vincenzo Guzzo se dit ouvert aux propositions, mais ne fera pas de « donation ». « Que la Ville m’appelle, qu’elle loue ma bâtisse et je vais construire [ce qu’elle veut]. Je vais lui charger un loyer et je serai plus que content », émet-il. Selon la dernière évaluation foncière, le bâtiment et le terrain valent 587 500 $.

Piètre état des lieux

Vincenzo Guzzo qui soutient payer 15 000$ de taxes par année avec ce bâtiment estime que ce n’est pas à lui d’entretenir le bâtiment abandonné. « En 10 ans, j’ai continué à payer mes taxes foncières, alors c’est à l’arrondissement de s’assurer que ma bâtisse n’est pas vandalisée en continuité, pense-t-il. Au même titre que quelqu’un qui met ses déchets au coin de la rue, ils sont ramassés par la Ville. »

Selon la responsable aux communications de l’organisme Solidarité Mercier-Est, l’abandon du Cinéma Paradis est un irritant souvent mentionné par les citoyens du quartier. « C’est l’une des choses qu’ils feraient disparaître ou qu’ils transformeraient s’ils en avaient le pouvoir », indique-t-elle.

L’homme d’affaire ajoute qu’il comprend la frustration des gens du coin, mais se dit lui-même lassé de dépenser pour des plans qui se font refuser. « Ça ne prend pas la tête à Papineau pour comprendre que la ville est juste en train d’obstruer dans ce cas-là », dit-il.

Le maire d’arrondissement, Pierre Lessard-Blais, a été sollicité pour commenter ce dossier, mais n’a pas accepté notre demande d’entrevue puisqu’il estime qu’il n’y a eu aucun développement.

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