La grande histoire du pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine
Pour célébrer les 50 ans du pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine, l’Atelier d’histoire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (AHMHM) présente une exposition qui revient sur la construction complexe de cet ouvrage routier novateur et sur l’impact qu’il a eu sur les communautés locales.
À travers des vidéos, une trentaine de panneaux explicatifs et des tablettes interactives, cette exposition aborde le pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine sous des aspects culturels, techniques, sociaux et historiques.
«[Le pont-tunnel] est quand même un symbole de la Révolution tranquille en ce sens que le Québec va se moderniser dans les années 60 et cela se fait notamment avec la transformation du réseau routier», indique Réjean Charbonneau, directeur de l’AHMHM et concepteur de cette exposition.
Ce parcours a été inauguré à la maison de la culture Maisonneuve jeudi 16 novembre et s’intéresse autant aux origines du pont-tunnel qu’à ses répercussions.
«Le pont-tunnel a eu ses conséquences positives et négatives. Cela va permettre de connaître un développement économique sur la Rive-Sud et dans l’est de Montréal, mais cela va aussi entraîner une destruction patrimoniale en quelques mois», explique M. Charbonneau.
L’industrialisation des deux rives qui a découlé de l’ouverture du pont-tunnel en 1967 a considérablement transformé les villages de Boucherville et Longue-Pointe.
En 1964, l’église Saint-Francois-d’Assise de Longue-Pointe a notamment fait les frais de ce chantier majeur puisqu’elle se trouvait sur le tracé de l’entrée du pont-tunnel. 300 familles ont aussi été expropriées à l’époque dans ce secteur de l’est de Montréal.
Au fil de cette exposition, on remonte aussi le temps à la découverte des premiers bateliers qui traversaient le Saint-Laurent en passant par les îles de Boucherville. Clin d’oeil de l’histoire, le pont-tunnel emprunte aujourd’hui ce même tracé.
«C’est une œuvre moderne sur les traces du passé», illustre Réjean Charbonneau.
Des travaux fascinants
Une longue section est évidemment consacrée à ce chantier ambitieux de 75 M$ qui a empiété sur le Saint-Laurent entre mars 1963 et juillet 1967. Une cale sèche avait été créée sur l’île Charron pour construire sept caissons de 32 000 tonnes qui ont été immergés sur le lit du fleuve puis soudés pour constituer ce passage routier.
«Tout cela me fascine. C’est une œuvre d’ingénierie qui était novatrice à l’époque. Le jeune Armand Couture a été chercher cette technologie en Scandinavie et ne l’avait testée qu’à Vancouver avant de le faire à Montréal», raconte M. Charbonneau.
Il aura fallu 10 ans à l’AHMHM pour rassembler tous ces documents et réaliser cette exposition. Dans la dernière année, M. Charbonneau et son équipe ont reçu l’appui de William Gaudry, un étudiant en doctorat à l’UQAM qui travaille sur le pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine et qui a permis de rendre cette exposition plus pédagogique.
L’AHMHM espère notamment attirer les étudiants d’urbanisme, d’architecture et d’ingénierie pour leur présenter toutes les facettes de cet ouvrage routier qui, il y a 50 ans, a transformé le visage de l’est de Montréal.
L’exposition sur le pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine est ouverte du jeudi au dimanche, de 13h à 17h, à la maison de la culture Maisonneuve jusqu’au 21 janvier 2018.