«On perd le meilleur bingo de l’île»
La fermeture du Bingo Hochelaga attriste les joueurs qui fréquentaient régulièrement cette salle de jeux. Deux clientes fidèles témoignent avec nostalgie de l’ambiance familiale qui régnait dans cet établissement du quartier.
«Ça fait très mal, c’est dur et j’ai du mal à le digérer», confie Monique Langlois avec des sanglots dans la voix. Depuis l’ouverture de l’établissement il y a 22 ans, cette résidente de Mercier passait quatre à cinq soirées par semaine au Bingo Hochelaga.
«Ah, les beaux souvenirs qu’on a là… Les patrons étaient de bons patrons, le personnel était magnifique. Ça va énormément me manquer et je ne suis pas la seule, c’était vraiment quelque chose le Bingo Hochelaga», se remémore cette habituée de la salle.
Comme Monique Langlois, Brigitte Roussel a joué pendant plus de deux décennies dans cette salle du quartier. Clientes fidèles, elles ont noué des relations fortes avec les employés et les autres joueurs. Si ces deux joueuses assurent que l’ambiance a toujours été bonne au Bingo Hochelaga, elles reconnaissent qu’elles ont progressivement constaté une baisse de l’achalandage.
«Ça a commencé quand il y a eu l’interdiction de la cigarette [en 2006], mais les deux ou trois dernières années surtout, il y a eu une grosse perte. C’est dommage parce que tout le monde disait que c’était LA salle de bingo», raconte Mme Roussel qui jouait en moyenne trois fois par semaine.
Cette dernière a assisté à la dernière soirée du Bingo Hochelaga le 30 décembre.
«C’était un peu triste, surtout quand les propriétaires ont fait venir tout le staff en avant pour les remercier, la plupart du monde avait une petite larme. À la sortie, les propriétaires nous ont tous donné la main, on voyait que ce n’était pas du bluff, c’était vraiment du monde correct», témoigne Brigitte Roussel.
Ambiance unique
Après avoir joué pendant plus de vingt ans presque invariablement au même endroit, Brigitte Roussel ne ressent pas l’envie de se rendre dans un autre établissement. Son histoire avec le bingo s’arrête avec la disparition de sa salle préférée.
«J’ai essayé les autres salles, mais je ne me sens pas bien. C’était ma place ici et je ne suis pas la seule qui va arrêter de jouer du jour au lendemain», pense-t-elle.
De son côté, Monique Langlois assure que son rythme de jeu va diminuer, mais elle n’envisage pas encore d’arrêter totalement le bingo. En revanche, cette habituée est déjà nostalgique des belles années du Bingo Hochelaga.
«C’est impossible de retrouver la même ambiance. C’est sûr qu’on peut s’habituer ailleurs, mais ce ne sera plus jamais pareil. On perd le meilleur bingo de l’île», regrette cette résidente de Mercier.