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REM: Les mille questions du maire de MHM

L'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve se pose mille questions à propos du REM Photo: Frédéric Hountondji/Métro Média

Même si Pierre Lessard-Blais, maire de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, salue le projet du Réseau express métropolitain (REM), il soutient qu’il y a un grain de sable dans l’engrenage et demande à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) de revoir sa copie.

Le projet prévoit l’introduction du REM dans l’est et le nord de Montréal par l’ajout de 32 kilomètres de voie, soit une vingtaine de stations. La majeure partie du tracé, qui sera desservie par un train électrique, s’effectuera par voie aérienne. Le reste sera souterrain.

Avec un investissement «gigantesque» de 10 milliards de dollars, ce chantier sera celui du 21e siècle pour l’Est, reconnaît le maire Lessard-Blais. Sur le vaste territoire de son arrondissement, huit stations sont prévues.

Néanmoins, ce dernier a une multitude de questions sans réponses à propos du REM, tel que présenté mardi, par la CDPQ. L’une de ses préoccupations concerne le choix du tracé de Tétreaultville.

Tétreaultville mal évaluée

Il se demande en quoi réside l’intérêt de faire passer le REM sur la station de métro Honoré-Beaugrand, qui à ses dires, n’est pas sécuritaire pour plusieurs raisons. Quels impacts cette infrastructure pourrait avoir pour la sécurité des piétons, des résidents et l’intégration urbaine?

La kyrielle d’interrogations du maire ne se limite pas là. «Pourquoi le REM ne poursuit pas dans l’enclave ferroviaire, par exemple. Advenant que le REM poursuive dans l’enclave ferroviaire, il desservirait toute une population du sud de Tétreaultville, qui présentement, n’a pas accès au métro et qui habite très loin du métro», suggère-t-il.

À l’en croire, la situation a été mal évaluée au niveau du quartier dont une partie serait bien desservie au détriment du reste du secteur.

«Donc, la majorité des gens de Tétreaultville, avec la proposition actuelle, ne verront pas leur offre de transport en commun bonifiée», remarque M. Lessard-Blais.

Nuisances et incohérences

Le maire de MHM ne partage pas non plus cette logique qui veut que le réseau soit souterrain dans sa section nord, à partir du métro Assomption jusqu’à Montréal-Nord, et ne pas l’être dans l’est.

Dans ses préoccupations, M. Lessard-Blais n’a pas oublié la gestion des nuisances sur la rue Sherbrooke. «Là, le REM va être grosso modo à la hauteur du 4e étage. Quelles vont être les nuisances vécues par les gens qui habitent sur Sherbrooke d’avoir un REM qui passe aux trois minutes devant chez eux à l’heure de pointe?», déchante-t-il.

Manque de consultation

Lessard-Blais estime que rien n’est clair dans le tracé du REM dont il regrette avoir eu connaissance seulement le 15 décembre, soit le même jour que la conférence de presse. Il affirme que depuis que la CDPQ a obtenu le mandat de gérer ce dossier, jamais on ne l’avait contacté pour en discuter.

«J’ai parlé hier (mardi 15 décembre) à Harout Chitilian qui est vice-président au CDPQ Infra. C’est la première fois en deux ans que je lui parlais. Je le remercie pour son appel», transmet le maire.

Il accueille toutefois le fait qu’il y aura dans un an des consultations publiques du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) qui permettront aux citoyens de poser leurs questions. Déjà, il rapporte avoir reçu des préoccupations sur les expropriations et les nuisances que va engendrer le projet.

«Je salue aussi l’initiative d’un comité aviseur sur l’intégration urbaine. Mais ce comité-là va être composé de qui? Je ne connais pas sa composition ni son mandat», constate-t-il.

Il encourage ses concitoyens à communiquer avec leurs députés provinciaux afin que leurs doléances soient prises en compte. Le maire spécifie qu’ils doivent garder en tête que la CDPQ a été mandatée par Québec pour la réalisation du projet, et que, le BAPE est aussi une instance qui relève du gouvernement provincial.

«Je pense qu’il est important que les questionnements et les préoccupations soient soulevés pour s’assurer qu’on ait le meilleur projet possible du REM dans l’est, parce que ça va définir le territoire pour le prochain siècle. C’est un projet qui est emballant, mais on doit s’assurer d’une bonne intégration urbaine», recommande Lessard-Blais.

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