Le «trip» des triporteurs dans Hochelaga
Après une première édition en 2019, la Course des Glorieux Triporteurs était de retour samedi dernier dans Hochelaga. L’événement se tenait évidemment à la place Simon-Valois, lieu de rencontre de cet emblème sur roues du quartier.
Malgré le nom de cet événement, ce sont surtout des quadriporteurs qui ont participé à la compétition, le modèle sur trois roues étant, semble-t-il, voué à disparaître à l’instar de son frère tout-terrain.
Métro a assisté à l’événement et ce n’était pas plate! Devant contourner certains obstacles tout en cherchant à faire le meilleur chrono, certains concurrents se sont retrouvés à rouler sur seulement deux roues pendant un virage serré tandis qu’une autre participante est carrément montée sur le trottoir où se trouvait le public, emportée par la nervosité alors qu’elle tentait de faire son stationnement en parallèle.
Mais rassurez-vous, tout le monde est sorti indemne de la compétition, à l’exception peut-être de la fierté de certaines personnes déçues par leur performance. Ce fut probablement le cas de Mireille Godard, la championne de l’édition 2019, même si la dame de 71 ans a affirmé à Métro avant la compétition qu’elle n’était pas là pour défendre son titre, mais pour participer et se faire du fun.
«Tu tentes ta chance. Si tu gagnes pas, tu gagnes pas. T’as 50 piasses pareil», a-t-elle déclaré.
Le thrill d’aller vite
Au-delà du prix de participation, des sommes allant de 100 $ à 200 $ ont été remises aux concurrent.e.s qui ont remporté les trois premières positions. Un podium déterminé par leur rapidité à effectuer le parcours, mais également par la note attribuée par trois juges, qui ont évalué leur style et leur précision.
C’est un résident de Rosemont, Florent Alain, qui s’est retrouvé au premier rang, et cela bien que son inscription à l’événement se soit faite à la dernière minute.
«Je pensais jamais gagner, a soutenu Florent après la course. Je me suis amusé comme un petit enfant », a-t-il ajouté, soulignant la présence d’une foule nombreuse lors de l’événement et la puissance de leurs encouragements.
Le Rosemontois était d’ailleurs accompagné de sa mère, qui n’était pas peu fière de la victoire de son fils. Florent Alain circule depuis 2016 en quadriporteur à la suite d’un accident de travail qui l’a blessé au dos. Ancien camionneur, il a retrouvé le plaisir, voire les sensations fortes qu’il ressentait lorsqu’il faisait la course avec ses collègues sur des circuits fermés.
«Le thrill d’aller vite, la dangerosité, le challenge» sont les choses qu’il apprécie dans la course. «À l’intérieur de toi, c’est trippant», a-t-il témoigné.
S’il y a quelques quadriporteurs qui se rassemblent au parc Pélican, dit-il, cela n’est pas comparable à ce qui se passe à la place Simon-Valois. «Rosemont devrait aussi faire [des courses de quadriporteurs]», a suggéré le vainqueur.
Une autre course en août
Le nombre d’inscriptions a été tellement important que le directeur général de la Société de développement commercial (SDC) d’Hochelaga-Maisonneuve, Patrick Legault, promet qu’une autre course aura lieu le 19 août prochain.
«On est quasiment monté à 20 personnes qui ont montré leur intérêt pour faire la course, donc on a décidé d’en faire une deuxième cet été.»
Une décision confortée par l’enthousiasme affiché par la population du quartier, explique-t-il, même si la SDC a jonglé avec la possibilité d’annuler l’événement du 22 juillet jusqu’à la dernière minute. «On a eu une petite frousse, on a eu peur d’avoir de la pluie, mais les astres se sont alignés dans Hochelaga et le monde était au rendez-vous.»
Patrick Legault avait pensé à ce concept en 2019 afin d’honorer les quadriporteurs qui sont «toujours» sur la place Simon-Valois et qui font partie du paysage d’Hochelaga.