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Cuisiner pour sortir de l’isolement

À Montréal, une personne sur six (16,2 %) souffre d’insécurité alimentaire. Cette proportion s’élève à deux personnes sur cinq (40 %) dans la population atteinte d’une problématique de santé mentale, soutient le directeur général du Mûrier, Alex Chayer. Pour tenter de changer la situation, l’organisme de Hochelaga-Maisonneuve a créé le programme Cuisinons-ensemble.

Pendant 10 séances de trois heures, les participants cuisinent, à leur domicile, différentes recettes, accompagnés d’une intervenante. En plus d’apprendre les rudiments de la cuisine, ils touchent aussi à la notion de budget, de salubrité et d’hygiène.

« On s’est rendu compte que les gens en appartement mangeaient très peu et mal. On a essayé de donner des cours de cuisine à domicile. Pas dans une cuisine tout équipée, comme on voit souvent dans le privé, mais bien dans leur réalité. Ils n’ont pas nécessairement tous les outils nécessaires pour cuisiner », explique M. Chayer.

« J’avais un participant qui ne savait pas comment tenir un couteau. Il s’achetait des sandwichs périmés au dépanneur pour se nourrir. Il était autonome et articulé, mais il avait besoin d’aide », ajoute Édith Lafrance, responsable du projet.

« J’habite seule depuis longtemps. Je ne recevais plus personne à la maison et je mangeais sur le pouce. Je n’ai pas les moyens d’aller au restaurant. Je me nourrissais souvent des sardines et du beurre d’arachide », souligne Lucie Larocque, participante du projet.

Depuis ses débuts, le programme a rejoint une centaine de personnes sur l’île de Montréal. Pour tenter de répondre à la demande, l’organisme a engagé deux cuisinières-formatrices de plus, mais la liste d’attente ne cesse d’augmenter.

« Au cours de la première année de fonctionnement, on s’est rendu compte que le service était très recherché. On a moins de 5 % d’abandon. Les gens apprennent réellement et changent de comportement. La cuisine devient un prétexte pour aborder leur qualité de vie », indique le directeur général.

« J’ai appris des trucs pour cuisiner. Ça m’a redonné confiance en mes capacités et le goût de cuisiner. J’ai reçu une amie cette fin de semaine. Elle a aimé ce que je lui ai fait. Ça m’a rendue fière. C’est comme un petit velours », admet Mme Larocque.

Besoin d’argent

Le programme survit grâce à des subventions ainsi que par une campagne de financement du Mûrier. Les bienfaiteurs se faisant de plus en plus rares, l’organisme doit redoubler d’efforts pour trouver de nouvelles sources de financement.

« On fait des demandes de subvention auprès du gouvernement. C’est un combat perpétuel, car on a seulement des partenariats d’un an. On a besoin de 100 000 $ annuellement pour fonctionner. Il faut continuer », laisse savoir M. Chayer.

Le Mûrier organise une soirée-bénéfice au profit du programme Cuisinons-ensemble. Pour se procurer des billets ou pour de l’information, on joint l’organisme au 514 254-6110.

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