Un café pour moi et pour cet itinérant, s’il vous plaît
Depuis le 14 novembre, les clients de l’établissement peuvent s’acheter un café ainsi qu’un pour un individu démunis. La boisson est alors mise en attente sur un tableau affiché à la caisse jusqu’à ce qu’un itinérant ou une prostituée, par exemple, se présente pour commander un café suspendu.
Patrick Pilon, propriétaire du café-bistro, a démarré le projet après avoir reçu le projet sur sa page Facebook.
« Je trouvais cela une bonne idée. Je sers d’intermédiaire entre ceux qui veulent aider et ceux qui ont besoin d’aide. Les gens se présentent et n’ont qu’à demander un café ou un sandwich suspendu. Nous leur offrons sans poser de question », indique-t-il.
Ce service possède déjà une certaine popularité, autant auprès de la clientèle, que des utilisateurs et des intervenants du milieu.
« Nous vendons de 3 à 10 articles suspendus par jour. La réaction est très bonne. Nos clients trouvent cela bien cool. Des fois, c’est touchant, comme lorsqu’un homme nous a appris qu’il ne mangeait que très peu », laisse savoir M. Pilon.
« C’est une excellente initiative, soutient Martin Pagé, directeur général par intérim de Dopamine, un organisme communautaire venant en aide aux toxicomances ainsi qu’à leurs proches. Nous proposons à nos bénéficiaires d’aller dans ce commerce pour y manger ou prendre un café lorsque nous sommes fermés. »
Lorsqu’un citoyen donne de l’argent directement à un itinérant, il plane toujours le doute qu’il va l’utiliser pour se procurer des substances illicites. Chez Bobby McGee, il n’y pas d’incertitude à avoir, car « ça sert directement à nourrir des citoyens du secteur », assure M. Pilon.
« Nous sommes honnêtes. Je n’accepterais pas que quelqu’un achète un café suspendu et qu’il ne soit pas donné à quelqu’un dans le besoin. Ce serait vraiment cheap. C’est un cas de claque sur la gueule », affirme-t-il.
Le propriétaire aimerait que d’autres établissements du secteur proposent des produits similaires à ceux qu’il offre.
« Ça n’enlève rien aux commerçants. Ce sont les clients qui donnent, mais nous collaborons aussi en offrant des rabais aux clients qui achètent des aliments suspendus.
« Avec l’hiver, il y a des vieux qui vont geler et que nous allons retrouver morts dans un banc de neige. Qui sommes-nous en tant qu’humains, si nous sommes incapables de penser aux gens qui n’ont rien, qui ont faim et froid? », questionne M. Pilon.