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CPE de l’îlot Pelletier: un futur cas d’école?

Photo: (Photo Nafi Alibert/TC Media)

Inauguré ce vendredi, le Centre de la petite enfance (CPE) de l’îlot Pelletier a ouvert le 12 juin après une saga de presque 10 ans ponctuée de nombreux rebondissements.

Ils l’attendaient depuis longtemps ce CPE. Tous les acteurs impliqués dans ce projet ont enfin pu célébrer son inauguration; heureux de mesurer le chemin parcouru depuis 2008, année où le Regroupement Citoyen de l’Ilot Pelletier (RCIP) a commencé à se mobiliser.

«Ce n’est que le début d’une histoire qui démontrera que ce CPE solidaire, inclusif et communautaire est un modèle à suivre», partage Amélie Daigle, coordinatrice générale de Paroles d’excluEs.

Développé  grâce au partenariat entre Paroles d’excluEs, le CPE de Montréal-Nord (CPEMN) et le RCIP, le CPE de l’îlot Pelletier n’aurait pas pu voir le jour sans la mobilisation sans précédent de la communauté.

Une persévérance payante   

Quand Paroles d’excluEs a mené son étude sur les besoins et aspirations des résidents de l’îlot Pelletier en 2008,  le défi le plus importants était de fournir un accès à des services de garde subventionnés pour briser l’isolement des enfants et offrir un peu de répit aux mères monoparentales.

De là est née l’entente entre les trois entités qui feront front commun pendant toutes ces années.

Faute de places débloquées par le Ministère, un service de garde non subventionné (35$ par jour) est mis en place au domicile d’Aïcha Belghomari, une des citoyennes initiatrice du projet. Mais les six places qui y étaient offertes étaient loin de répondre à la demande.

C’est ainsi qu’en 2012, le projet d’un CPE avec 80 places se concrétisent. «Et c’est là qu’ont commencé les vrais problèmes», soutient Claire Kanaan, directrice générale du CPEMN, qui gère également celui de l’îlot Pelletier.

Non conformes aux exigences, les plans ont dû être revus, en même temps que les négociations avec les autorités se sont étalées sur plus d’un an.

Le gouvernement, qui devait initialement financer le projet à 100%, a menacé de l’abandonner après avoir changé ses orientations en cours de route. «C’est grâce aux pressions des citoyens qu’il a finalement accepté de nous financer à hauteur d’1M88$ pour un projet qui en a coûté 2M$», indique Mme Kanaan qui a mis la main au portefeuille du CPE qu’elle dirige pour financer le reste du projet.

Un CPE ouvert sur la communauté

Après avoir surmonté d’autres difficultés, le CPE a accueilli 50 élèves en juin. Ils sont aujourd’hui 70 et les 80 places disponibles seront comblées d’ici le mois d’octobre.

Implanté dans un des secteurs les plus défavorisés de Montréal-Nord, le CPE réserve 80% de ses places aux familles à faibles revenus du quartier. Il favorise également l’embauche locale, et Mme Belghomari en est la preuve vivante puisqu’elle vient de fermer son service de garde à domicile pour rejoindre l’équipe d’éducatrices du CPE, dont la grande majorité vit à Montréal-Nord. Comme elle, les autres résidents sont invités à y contribuer pour en faire un lieu en interaction avec le quartier. «L’éducation des enfants ne relève pas juste du CPE, mais c’est une responsabilité collective», termine Mme Daigle.

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