La «ligne rose» n’est pas encore une priorité, selon Rita de Santis
Rita de Santis met un frein à l’engouement suscité hier par la publication, dans les médias, d’un article indiquant que Québec faisait de la ligne rose une de ses priorités.
«La ligne rose, c’est une priorité de Montréal», tempère la députée de Bourassa-Sauvé qui ne pense pas que l’arrivée du métro à Montréal-Nord se concrétise dans un futur proche.
Rita de Santis, qui a déjà siégé au conseil des ministres, a ainsi tenu à nuancer un reportage de Radio-Canada selon lequel la création d’une nouvelle ligne de métro se retrouve dans un document qui détaille les «priorités régionales» du gouvernement Couillard.
Le document en question est la Stratégie gouvernementale pour assurer l’occupation et la vitalité des territoires qui sera déployée entre 2018 et 2022. Un rapport de 110 pages qui compile les préoccupations adressées par chaque région au gouvernement provincial.
«Cette stratégie est basée sur une nouvelle politique décentralisée où le gouvernement demande maintenant aux différentes municipalités d’établir eux-mêmes leurs priorités», explique Mme de Santis.
En d’autres mots, la nouvelle ligne de métro n’est pas la priorité du gouvernement en tant que tel, mais une de celles données par la Métropole à l’administration Couillard. Et c’est écrit noir sur blanc dans le préambule de la section où sont effectivement détaillées les priorités «des intervenants de la région de Montréal». C’est là qu’en priorité n° 2, on retrouve: «la création d’une nouvelle ligne de métro ainsi que l’achat de nouveaux autobus hybrides contribueront à l’amélioration de la mobilité en ville».
Les priorités locales de chaque région administrative seront en fait examinées par les différents ministères à la fin du mois de mars. Ainsi, «dès le printemps 2018, le premier plan gouvernemental de contribution à l’occupation et à la vitalité des territoires exposera, d’un seul tenant, l’engagement concret des ministères et organismes», peut-on lire dans la Stratégie.
«Mais, pour l’instant, nos priorités au gouvernement sont le Réseau électrique métropolitain et le prolongement ligne bleue dont les travaux seront entrepris en 2020-2021 pour une mise en service attendue pour 2025», insiste Mme de Santis.
«Un rêve de longue date»
C’est en ces termes que la députée provinciale parle de la venue du métro à Montréal-Nord. «Je souhaite que cette future ligne devienne aussi une priorité du gouvernement, mais cela va prendre du temps», partage la députée qui se dit consciente du problème de transport touchant l’arrondissement. «J’habite à Outremont. Moi-même je me déplace en transport en commun et les bons jours, ça me prend quand même 1 h 15 pour arriver à mon bureau de comté», déplore-t-elle. «Et plus on va vers le nord-est de Montréal et plus c’est pire», ajoute-t-elle.
De son côté, l’administration Plante entend respecter sa promesse électorale de mettre en place une ligne qui circulerait de Lachine à Montréal-Nord, et continue de travailler à la création d’un bureau de projet pour cette fameuse ligne rose.
«C’est une très bonne chose», commente Fanie St-Pierre, porte-parole de l’Autorité régionale du transport métropolitain (ARTM) qui salue cette initiative, avec toutefois un enthousiasme mesuré.
«La ligne rose n’a pas encore été étudiée par nos experts, souligne-t-elle. Nous avons un plan de développement stratégique dans nos cartons et nous allons y travailler avec les villes et les exploitants pour voir quels sont les projets qui seront réellement les plus porteurs cette année et la suivante.»
Une rencontre de réflexion aura d’ailleurs lieu dans ce sens ce printemps.