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Coronavirus : le casse-tête des immeubles à logements

Photo de logements
Pour Québec solidaire, la CAQ doit prendre les grands moyens pour empêcher des hausses de loyer qui porteraient un coup dur à des gens déjà fragilisés par la crise sanitaire. Photo: Naomie Gelper/Métro Média

Le nettoyage et la désinfection des immeubles résidentiels peut s’avérer un véritable casse-tête pour les propriétaires d’immeubles résidentiels à Montréal-Nord, secteur où 71% de la population est locataire.

Dans les immeubles à logements, les locataires doivent souvent utiliser des espaces communs pour accéder à leur logement, sortir dehors, ou encore pour faire la lessive.

Selon des consignes émises le 14 avril par la Direction régionale de la santé publique, il est recommandé aux propriétaires de logements de désinfecter toute surface communément utilisée, comme les poignées de porte et les rampes d’escalier, et ce, toutes les deux à quatre heures si possible. Les espaces communs non essentiels devraient également être fermés.

Les locataires sont appelés pour leur part à éviter tout déplacement non essentiel, rassemblement ou visite.

Toute livraison devrait être effectuée dans le hall d’entrée.

Propriétaires «absents»

Toutefois, ces consignes ne sont pas obligatoires, ce qui rend sceptique le Comité logement de Montréal-Nord (CLMN), alors que des problèmes de salubrité caractérisaient déjà le secteur nord-est de l’arrondissement avant la pandémie.

«Ces propriétaires-là ne vont pas faire plus de désinfection si, déjà, ils n’exterminaient pas les punaises et coquerelles ou s’ils ne faisaient pas les réparations nécessaires dans les logements» -Jacynthe Morin, organisatrice communautaire pour le CLMN

Chaque année, des centaines de locataires demandent l’aide du Comité logement de Montréal-Nord pour des raisons d’insalubrité. C’est le type de problème le plus fréquent pour lequel l’organisme doit intervenir.

«On parle de propriétaires qui possèdent des immeubles de 20 à 30 logements vieillissants, mais qui ne les habitent pas, soulève Mme Morin. Ils s’en occupent peu et ça ne mène pas à des conditions optimales pour les résidents.»

Questionné à savoir si les inspections pour insalubrité se poursuivaient pendant la crise sanitaire, l’arrondissement de Montréal-Nord n’a pas fourni de réponse.

Montrer l’exemple

De son côté, la Société d’Habitation de l’est de Montréal (SHAPEM), qui possède 1750 logements sociaux, dont 450 à Montréal-Nord, dresse un portrait similaire dans l’arrondissement.

«Les propriétaires n’ont pas toujours les ressources et la main-d’œuvre et n’ont pas toujours conscience de leur niveau responsabilités envers leurs locataires, explique Gabrielle Neamtan-Lapalme, directrice générale adjointe de la SHAPEM. C’est un des enjeux à Montréal-Nord. Il y a beaucoup de propriétaires absents.»

La SHAPEM tente de donner l’exemple en tant que propriétaire et affirme avoir déployé «énormément de mesures» pour réduire les risques de propagation dans ses immeubles.

«Une grosse partie du travail a été réaffecté à la désinfection et à former et équiper nos concierges à faire ça dans les règles de l’art, explique Mme Neamtan-Lapalme. On a consacré toutes nos ressources à ça et on a mis sur pause toutes les petites réparations dans les logements. On ne fait que les urgences.»

Toutefois, nettoyer chaque deux à quatre heures, tel que recommandé par la santé publique, relève de l’impossible, admet-elle.

L’enjeu des buanderies est également complexe à gérer, alors que des locataires ont besoin de ces espaces pour faire le lavage. Il y a des buanderies à certains endroits.

«On a beaucoup réfléchi à ça, dit la directrice adjointe. Ça peut être des lieux de contamination, c’est certain. On a baissé les prix pour limiter les échanges de monnaie. Il faut que les gens fassent attention.»

Si un locataire est infecté

Selon un bulletin d’information de la Société d’habitation du Québec, un gestionnaire d’immeuble à logements doit en respect avec la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels et des consignes de la Santé publique, informer les locataires de l’immeuble et les employés lorsqu’un cas de COVID-19 est rapporté au sein de l’immeuble.

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