Explosion des cas de COVID-19 à Denis-Benjamin-Viger
Ayant été jusque-là épargné par la pandémie de COVID-19, le Centre hospitalier de soins de longue durée (CHSLD) Denis-Benjamin-Viger de L’Île-Bizard a connu une explosion du nombre de cas confirmés, passant de 0 à 21 entre jeudi et dimanche.
La direction de l’établissement a défini trois zones distinctes dans le CHSLD, dont une réservée aux résidents atteints du coronavirus, une autre pour ceux qui seraient potentiellement infectés et finalement, une autre pour les patients sains.
Le personnel de l’établissement est très inquiet et stressé, selon la présidente du Syndicat des professionnelles en santé de l’Ouest-de-l’Île, qui représente 3300 infirmières et infirmières auxiliaires au Centre intégré universitaire de santé et services sociaux (CIUSSS) de l’Ouest-de-l’Île, Johanne Riendeau.
«Le personnel a de l’équipement, mais on le leur fourni au compte-goutte. Ils doivent demander tout le temps parce que l’employeur met un contrôle là-dessus», indique-t-elle.
Représentant les préposés aux bénéficiaires au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île, le président de la section 2881 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), Jonathan Deschamps abonde dans le même sens.
«La difficulté n’est pas nécessairement la quantité de matériel disponible, mais les consignes. Les procédures sont peut-être mal expliquées. Il y a un contrôle des équipements pour être sûr qu’il n’y ait pas de pénurie. Quand les gestionnaires donnent un masque par exemple, les employés ont l’impression que c’est peut-être le seul qu’ils peuvent avoir», soutient-il.
Du côté du CIUSSS, on assure avoir pris toutes les mesures préventives prescrites par le ministère de la Santé.
«De l’équipement de protection supplémentaire a été commandé. L’ensemble du matériel nécessaire est disponible pour la protection du personnel de soin», souligne le porte-parole du CIUSSS, Vincent Fournier Gosselin.
Manque de personnel
Mme Riendeau soutient par ailleurs que ses membres doivent effectuer leurs tâches alors que l’effectif est réduit.
«On manque énormément de personnel. Tous les jours, il manque des préposés aux bénéficiaires, d’infirmières auxiliaires et d’infirmières. Et en plus de donner les soins, il faut mettre et enlever l’équipement. Donc c’est encore plus de travail. C’est très lourd sur le département pour être capable de donner des soins sécuritaires», souligne-t-elle.
Le CIUSSS affirme de son côté être en lien avec chacune des directions des installations sur son territoire et évaluerait régulièrement les besoins de personnel en plus de rester en lien avec le ministère pour trouver des solutions aux enjeux de main-d’œuvre.
Membre de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le syndicat conteste les conditions de travail imposées au CHSLD depuis février 2016. Les infirmières syndiquées du CHSLD avaient alors déposé une plainte officielle à l’employeur quant à la charge de travail. L’affaire a depuis été portée devant les tribunaux.
Selon M. Deschamps, tous les résidents du CHSLD ont récemment été testés pour le coronavirus. L’ensemble des résultats n’était pas encore connu dimanche, selon Mme Riendeau.