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Un autre sit-in au Lakeshore

L'urgence de l'Hôpital général du Lakeshore. Photo: Archives

Les infirmières de l’urgence de l’Hôpital général du Lakeshore ont manifesté leur ras-le-bol, samedi (12 septembre), alors que le taux d’occupation des civières était de 139%. Elles en étaient à leur sixième sit-in spontané depuis le début juillet pour protester contre leurs conditions de travail.

Elles étaient 11 à refuser de relever leurs collègues pour le quart de soir, à 15h45. Elles sont plutôt demeurées dans la cuisine du département jusqu’à 18h.

«Il manquait d’infirmières, ce n’était pas des soins sécuritaires qui devaient être offerts à la population», indique la présidente du syndicat des professionnelles en soins de santé de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, Johanne Riendeau.

Quelque 19 postes d’infirmières seraient à combler au Lakeshore en ce moment, une situation qui créerait des surcharges de travail.

«Il manque toujours une, deux, trois, quatre ou même cinq infirmières. À un moment donné, on ne peut travailler dans ces conditions et la population ne mérite pas non plus d’avoir la moitié d’une infirmière qui s’occupe d’elle parce qu’elle a une double charge de travail ou qu’elle prend plus de patients», soutient Mme Riendeau.

Négociations

En négociation avec le gouvernement provincial pour le renouvellement de leur convention collective, les infirmières membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) réclament notamment des postes stables, des équipes de travail complètes et de meilleurs ratios professionnels/patients.

«Les soins en santé sont à l’agonie. On a besoin que l’employeur et le gouvernement nous entendent. Le personnel est plus que fatigué, il est brûlé et épuisé. Pour attirer le monde dans la profession, on a besoin d’avoir aussi les salaires en conséquence, avance Mme Riendeau. C’est ce qu’on essaie de négocier présentement. Mais il y a une fermeture du gouvernement Legault.»

La situation pourrait même empirer si rien ne change, avertit Mme Riendeau.

«Quand on arrivera en deuxième vague, ça va être quoi? C’est une urgence dans un contexte où il y a des patients instables. On a besoin d’avoir le personnel requis», souligne-t-elle, ajoutant que la balle est dans le camp de Québec.

Réaction

Le Centre intégré universitaire de santé et services sociaux (CIUSSS) de l’Ouest-de-l’Île de Montréal a indiqué dans un courriel avoir travaillé en collaboration avec le syndicat pour être en mesure d’offrir d’éviter toute rupture de services.

Un comité paritaire a été mis sur pied en juillet afin de trouver des solutions concrètes à la pénurie de main-d’œuvre. Depuis, des formations ont été offertes au personnel et une réorganisation des tâches a été entreprise afin d’éliminer les irritants.

«Le principal défi du CIUSSS avant même la pandémie était le manque de personnel. Il est de notre intention de poursuivre nos efforts de recrutement de même que notre travail de collaboration avec le syndicat pour trouver des solutions concrètes visant à améliorer la situation à l’urgence du Lakeshore», peut-on lire dans un courriel non signé.

Le premier sit-in tenu par des infirmières du Lakeshore a eu lieu le 4 juillet.

76 000

La FIQ représente 76 000 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes du Québec.

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