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Yamina Lahyanssa: partir loin dans et pour le karaté

Yamina Lahyanssa consacre deux heures par jour à l’entrainement, six fois par semaine. Photo: Denis Germain

Yamina Lahyanssa, 19 ans, est une nouvelle boursière du Club de la médaille d’or (CMO), un organisme de soutien aux jeunes athlètes canadiens. Elle utilisera le montant pour financer sa prochaine saison de karaté.

L’étudiante du Collège John Abbott a reçu 1500$ lors de la soirée du Gala Femme d’influence en sport au Québec. C’est un premier partenariat entre le club et l’organisme Égale Action, dédié au sport féminin.

La bourse récompense les athlètes scolarisés des catégories Relève ou Espoir, et dont la fédération sportive reconnait le cheminement pour atteindre l’équipe nationale. L’internationale junior fait partie des 60 meilleures de sa catégorie de poids et de sa division d’âge.

Entrée dans le bassin de l’équipe nationale à 13 ans, la résidente de Pierrefonds a débuté sa carrière internationale un an plus tard. Elle a atteint le podium à trois reprises.

Pour sa scolarité, elle a pris la décision d’étaler son Cégep sur trois années. Il lui reste deux semestres, et elle envisage de poursuivre la psychologie ou la finance à l’université.

Démarches

Pour progresser dans les rangs internationaux et espérer atteindre la sélection nationale, il est nécessaire de participer à des compétitions se déroulant à l’étranger. Pour ce faire, les athlètes doivent payer leurs voyages.

«En moyenne, on paie entre 1000 à 2000$ par compétition», avance la sportive. C’est son père, Mohammed Lahyanssa, qui l’a encadré depuis ses débuts. «C’est tout un travail. Sans même parler de ce qu’il faut débourser, j’ai passé tellement d’heures sur la route, j’étais un excellent chauffeur», plaisante le natif de Maghia, en Algérie.

«C’est une belle aventure à laquelle on ne s’y attendait pas. J’ai découvert des endroits que je ne pensais jamais visiter, et je suis fière d’elle.» Mohammed Lahyanssa

La gagnante du Championnat national junior de 2019 a commencé le karaté avec sa mère, Houria Houat. Les parents ont été surpris par les prestations de leur fille aux Jeux de Montréal, lorsqu’elle avait 8 ans.

«Nous avons été là pour elle quand elle était enfant. C’est maintenant à son tour d’être autonome en tant qu’adulte», dit le père.

Grandir

Cet été, elle participera au Championnat Panaméricain Senior pour la première fois. «Je dirais que je fais 70% de préparation physique dans mes entraînements, et le reste c’est du karaté à proprement parler», décrit-elle.

Son modèle est la quintuple championne de France, Alexandra Recchia, qu’elle a rencontrée et avec qui elle s’est entrainée. Les deux sont dans la même catégorie de poids.

Elle priorise présentement sa montée dans le rang mondial, plutôt que la progression dans ses ceintures. La pratiquante de l’art martial japonais précise que c’est ce classement qui est le plus intimidant.

Ses frappes de la main sont fortes, et elle anticipe bien les attaques adverses, analyse-t-elle. «Ma faiblesse, c’est les 15 dernières secondes quand je suis menée au score», nuance-t-elle. Elle perd son calme, ce qui nuit à sa défense.

Elle espère obtenir une participation aux Jeux Olympiques avec Karaté Canada. Son père n’a aucun doute qu’elle y parviendra.

Pointage kumite

Les Jeux olympiques et les tournois panaméricains utilisent ce système de règles de la Fédération internationale de karaté. Un karatéka est victorieux lorsqu’il accumule un nombre supérieur de points à son adversaire. Un coup de poing au visage et au corps accorde un point. Il en reçoit deux lorsqu’il décoche un coup de pied au corps, et trois lorsque atteignant le visage. S’il accomplit une attaque après avoir mis son ennemi au sol, il en obtient trois aussi. Un arbitre veille au bon déroulement du combat, et quatre juges évaluent la qualité des coups.

Poids plume

La catégorie de poids à laquelle compétitionne Yamina Lahyanssa. Selon les compétitions, le poids est inférieur à 50 ou 48 kg.

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