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Un autre joyau de Sainte-Geneviève menacé

L’avenir de l’ancien hôtel de ville de Sainte-Geneviève, transformé en point de service, est en péril. L’arrondissement de L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève songe à vendre ou louer le bâtiment centenaire de la rue Chauret.

«Il n’y a rien de décidé pour l’instant», précise le maire d’arrondissement, Richard Bélanger au Cités Nouvelles. M. Bélanger rappelle qu’il y a déjà eu des démarches pour louer une partie de l’édifice pour des résidences étudiantes du collège Gérald-Godin. Un projet qui a avorté en juillet 2011 lorsque le Collège a signifié, par écrit, que le projet n’était pas prioritaire. 

Pour l’instant, le bâtiment abrite le Service des finances de l’arrondissement, un comptoir pour les services aux citoyens et engage une dizaine d’employés. Les séances du conseil de L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève ont aussi lieu dans ce point de service. Si le bâtiment est vendu, les séances seront déplacées.

«Il y a un transfert d’activités vers L’Île-Bizard, c’est inquiétant», dénonçait Eric Dugas lors de sa campagne électorale comme conseiller municipal en 2010. Aujourd’hui, l’élu se fait plus nuancé. «Si on vendait ou louait la bâtisse, les séances du conseil seraient déplacées à L’Île-Bizard, même s’il y avait deux ou trois séances maintenues au complexe Vent de l’Ouest. Les séances du conseil, c’est bien peu par rapport à l’utilité du point de service de Sainte-Geneviève».

Eric Dugas espère néanmoins garder à tout prix un point de service dans Sainte-Geneviève pour les services aux citoyens. Un souhait partagé par Richard Bélanger.  

Construit en 1908, le bâtiment a été érigé par le notaire Joseph-Adéodat Chauret. Au cours des années, l’édifice a notamment occupé les fonctions de banque, d’hôtel de ville avec un local de bibliothèque.

Présentement, le bâtiment coûte entre 25 000 et 30 000$ par année pour l’entretien, la téléphonie et le chauffage. «Garder l’édifice à tout prix, financièrement, pour les citoyens, ce n’est pas une bonne décision», croit le conseiller Dugas. Le notaire confirme qu’il y a une possibilité que le bâtiment historique soit vendu ou loué.   

Réactions

De son côté, l’ancien conseiller du district, Philippe Voisard, fulmine. «À l’époque où je siégeais, on avait réussi à garder l’ancien hôtel de ville à Sainte-Geneviève. On avait un échange alors que le maire était à L’Île-Bizard, proche de ses employés et tous les conseillers municipaux avaient leurs bureaux à Sainte-Geneviève. Tout cela a disparu depuis que je suis parti. C’est la braderie totale!», dénonce l’ancien conseiller du secteur. L’architecte trouve totalement décourageant que Sainte-Geneviève risque de perdre un autre fleuron après avoir vu disparaître son poste de police et la bibliothèque municipale. Candidat malheureux à la dernière élection dans le district, Jean-Dominic Lévesque-René trouve que la situation est aberrante. «Je trouve que c’est désolant de la part de M. Bélanger de délaisser Sainte-Geneviève et de tout lui enlever ce qui lui reste d’institution politique», soupire le jeune homme.  

Une revitalisation décevante

À quelques pas de l’ancien hôtel de ville, les travaux de revitalisation du boulevard Gouin font aussi jaser entre les rues Chauret et Paiement. Jean-Dominic Lévesque-René se demande d’ailleurs pourquoi les trottoirs n’ont pas été faits des deux côtés de la même façon, alors qu’un côté est en pavé uni (côté commercial) et l’autre (devant le cégep) en béton.

Le maire Bélanger a une explication: «Du côté du trottoir en pavé uni, si tu passes avec une chaise roulante ou une marchette, il y a des craques. C’est pour ça que de l’autre côté, il y a un trottoir plat, justement pour les problèmes de marchette et de chaise roulante», soutient l’élu. Celui-ci confirme que, pour l’instant, le trottoir en béton restera comme il est.

«J’appelle ça un début de quelque chose qui ne finira pas. Une promesse duplessiste. On promet, on construit une partie, on arrête et on reconstruit une autre partie si on est réélu», tranche Jean-Dominic. «Le trottoir est dégueulasse, c’est du béton étampé. Il n’y a même pas de bordure, ils n’ont même pas pensé élargir le bord du trottoir. J’ose espérer qu’ils vont mettre des luminaires antiques, sinon ça sera la catastrophe!», conclut l’architecte et ancien conseiller, Philippe Voisard.      

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