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Oscars: Adrien Morot, une inspiration pour des élèves d’Outremont

Des élèves inspirés par Adrien Morot, un ancien de l'école Paul-Gérin-Lajoie-d'Outremont. Photo: Jason Paré, Métro

Quand les élèves de l’école Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont (PGLO) ont appris que le récipiendaire d’un Oscar Adrien Morot avait fait son secondaire dans le même établissement qu’eux, c’est un sentiment de fierté général qui a été ressenti.

Mieux, le maquilleur à l’origine des prothèses portées par Brendan Fraser dans La baleine (The Whale) n’est pas le seul ancien élève de PGLO à avoir remporté la précieuse statuette dorée. Ce fut également le cas de Sylvain Bellemare, récompensé en 2017 par l’Oscar du meilleur montage sonore pour le film Premier contact (Arrival) de Denis Villeneuve.

Si plusieurs vedettes telles que les comédiens Alexis Martin et Isabelle Richer ont fréquenté cette école, le fait que des anciens de PGLO reçoivent un Oscar impressionne davantage les élèves, explique le professeur de cinéma Gilbert Trudel, rencontré par Métro.

Neuf jeunes suivant ses cours ont d’ailleurs bien voulu parler à Métro, pour discuter de l’impact que cette récompense a eu sur leur perception de leur école.

Oscars - Annemarie Bradley, Sherron, Judy Chin, et Adrien Morot
Annemarie Bradley, Judy Chin et Adrien Morot, sur la scène des Oscars Photo: Kevin Winter, Getty Images

Ouvrir des horizons

Pour Émile, qui souhaite travailler dans le monde du cinéma, la récompense d’Adrien Morot lui ouvre «des portes dans la vie». C’est une inspiration qui lui permet de croire qu’il peut «faire beaucoup de choses comme lui».

Même son de cloche du côté d’Elizabeth, qui veut être actrice et scénariste, impressionnée que son école ait formé deux gagnants aux Oscars. Cela la conforte dans son choix, elle qui rappelle avec ironie que son père aurait préféré qu’elle aille dans une école de Boucherville parce qu’il y a «la fille de Véronique Cloutier»!

«Je comprends [qu’Adrien Morot] a gagné. C’est incroyable le travail qu’il a fait sur Brendan Fraser, ajoute avec enthousiasme Elizabeth. Quand ma mère m’a appris qu’il était allé à PGLO, j’ai trouvé ça vraiment malade!»

Adrien Morot à l’œuvre pour une pièce de théâtre présentée à PGLO en 1987. Déjà, au secondaire, son grand talent avait été remarqué par l’enseignant et metteur en scène Paul-André Michaud. Photo: Gracieuseté, Famille Michaud

Évidemment, ce ne sont pas tous les élèves rencontrés par Métro qui souhaitent faire du cinéma plus tard, mais plusieurs veulent tout de même travailler dans le monde des arts ou des médias. Journaliste, romancier, musicien; toutes les ambitions sont permises.

Mettre la main au latex

Dans le cadre de la concentration art dramatique, un atelier en maquillage a été donné, fait remarquer Gilbert Trudel. «C’était du maquillage de scène, mais il y a eu de petits effets spéciaux, puisque c’était dans le temps de l’Halloween», précise l’enseignant.

Émile avoue avoir trouvé ça difficile. «On devait faire des trous avec du latex et mettre du faux sang dedans. Ce n’était pas facile. C’était demandant mentalement et physiquement.»

En découvrant la bande-annonce de La baleine (The Whale), Rose raconte qu’elle a été un peu surprise d’apprendre que les effets spéciaux de maquillage avaient été faits sur le plateau et non par ordinateur. «C’est vraiment bien fait. On dirait vraiment qu’il est obèse», évoque-t-elle.

Elizabeth, de son côté, n’a pas été surprise de la technique employée. Selon elle, même si les intelligences artificielles sont de plus en plus performantes, les effets spéciaux par ordinateur «ne pourront jamais égaler le travail d’un être humain».

Toucher à tout

La majorité des élèves interrogée se sont inscrits à PGLO pour ses cours en art. Si l’école est surtout reconnue pour sa concentration en art dramatique, nombreuses sont les expériences artistiques vécues et appréciées par les élèves.

Cassiane dit avoir adoré concevoir les costumes pour une pièce de théâtre. Émile, de son côté, a particulièrement aimé réaliser un court métrage en stop motion.

Pour Hadassah, c’est le doublage d’un extrait de film qu’elle a trouvé intéressant. «Quand c’est bien fait, ça ne se voit pas que c’est du doublage, mais quand on le fait soi-même, on comprend toute la complexité», dit-elle, ajoutant qu’elle a maintenant beaucoup de respect pour les gens qui font ce travail.

Gilbert Trudel explique que les cours en arts proposés par PGLO ont un impact positif sur le sentiment d’appartenance et sur la persévérance scolaire. «Ainsi, 99% des élèves qui ont fait le programme de la concentration depuis 15 ans ont été diplômées à la fin de leurs études», soutient-il.

Si la concentration en art dramatique de PGLO existe depuis plus de 25 ans, c’est dès 1973 que le professeur de français Paul-André Michaud propose à ses élèves de faire du théâtre à Paul-Gérin-Lajoie – devenue aujourd’hui l’école Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont. Considéré comme le père fondateur de la concentration en art dramatique, l’auditorium de l’école a été nommé en son honneur en 2016. Adrien Morot a d’ailleurs conçu les maquillages de deux pièces de théâtre montées par M. Michaud, Léon ou la bonne formule et La chambre mandarine, présentées respectivement en 1986 et 1987.

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