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Un centre d’art autochtone pour ouvrir le dialogue entre les communautés

Catherine Boivin
Une œuvre de l’artiste atikamekw Catherine Boivin (celle-ci ne paraîtra pas dans son exposition au centre d’art Daphne). Photo: Gracieuseté/Catherine Boivin

Le tout premier centre d’art autochtone contemporain autogéré par des Autochtones s’installera dans l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie. Si son ouverture officielle a été reportée plusieurs fois dû à la pandémie, l’endroit se prépare à accueillir sa première exposition ce printemps.

Le centre d’art autochtone Daphne a été originalement fondé en avril 2019 par Hannah Claus, Caroline Monnet, Nadia Myre et Skawennati, quatre artistes autochtones déjà bien établies à l’échelle nationale et internationale.

Après avoir obtenu des bourses et des fonds de la part du Conseil des Arts du Canada, du Conseil des arts de Montréal et du Conseil des arts et des lettres du Québec, les cofondatrices ont trouvé un local pour accueillir leur projet.

Selon la directrice du centre d’art, Lori Beavis, il était plus que temps qu’un espace autochtone comme Daphne voie le jour.

Une exposition en mai

Mme Beavis, elle-même d’ascendance Anishinaabe, indique que la première exposition doit se dérouler au retour des beaux jours en mai 2021.

En effet, le musicien et artiste multidisciplinaire membre de la Première Nation Wendat de Wendake Michel Savard se chargera de l’inauguration du lieu situé au 5842 rue Saint-Hubert.

L’endroit accueillera ensuite les œuvres de l’artiste et commissaire innue Sonia Robertson, de la photographe atikamekw Catherine Boivin, ainsi que de l’artiste visuel mohawk Kaia’tanoron Dumoulin Bush.

Le centre d’art Daphne se donne comme mandat de fournir une place aux artistes visuels autochtones de partout au Québec, peu importe le niveau de leur carrière. «On expose des artistes émergents qui n’ont peut-être jamais fait d’exposition auparavant, mais aussi des personnes en milieu de carrière ou qui ont déjà une carrière établie», souligne Lori Beavis.

Ouvrir le dialogue avec Daphne

À travers l’art, l’équipe entièrement féminine à la tête du centre Daphne souhaite ouvrir le dialogue entre Autochtones et Allochtones, ainsi qu’entre francophones et anglophones.

«On veut bâtir des relations et créer des communautés», fait valoir Mme Beavis.

D’ailleurs, le nom du centre est un hommage à l’artiste anishinabe Daphne Odjig. En combinant originalité et conscience sociale, les œuvres d’Odjig ont contribué à faire émerger une expression typiquement autochtone au premier plan de l’art contemporain canadien.

«Ça nous paraissait comme un très bon choix, car Daphne était très intéressée par la nouvelle génération. Elle était aussi très utile à ses contemporains. Elle attirait et réunissait les gens et était constamment en train de bâtir des relations. C’est aussi l’objectif principal du centre d’art Daphne», mentionne Lori Beavis.

Pourquoi Rosemont?

Le choix de l’emplacement pour le centre d’art Daphne s’est arrêté sur un local de la rue Saint-Hubert, situé dans l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie.

Alors qu’elles marchaient dans la ville de Montréal un dimanche, Nadia Myre, Skawennati et Hannah Claus ont eu un coup de cœur pour l’endroit.

«Je dois dire que, dès la première fois qu’on est entrées dans la place, on a senti qu’on était à la maison. On avait trouvé la place et on le savait toutes immédiatement», précise Lori Beavis.

Le centre d’art autochtone Daphne se trouve au 5842 rue Saint-Hubert.

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