Fermeture définitive de la Casa Corfu
Après plus de 30 ans d’existence, la Casa Corfu, incontournable buffet méditerranéen de la Promenade Masson, a définitivement fermé ses portes. Une fermeture qui pourrait avoir des répercussions sur la vitalité de l’artère.
Les longs mois de fermetures répétées dues à la crise sanitaire ont finalement eu raison du buffet à volonté. Une triste nouvelle qui n’a cependant pas étonné le directeur de la Société de développement commercial (SDC) de la Promenade Masson, Kheir Djaghri.
«On se doutait qu’il y avait un risque pour ce commerce de ne pas rouvrir. Le fonctionnement du buffet à volonté n’est pas compatible avec la pandémie. Il faudrait carrément changer de modèle d’affaires et faire de gros travaux d’aménagement», explique-t-il.
Depuis le début de la pandémie, l’Association Restauration Québec (ARQ) estime qu’environ 10 à 11 % des restaurants ont fermé au Québec. Si certains ont réussi à s’adapter, le virage serait plus difficile à prendre pour les buffets, d’après le responsable communication et affaires publiques de l’ARQ Martin Vézina.
«Ce n’est pas la mort des buffets, mais disons que c’est plus compliqué pour eux. Les restaurants buffets ont l’habitude de fonctionner au volume et c’est difficile pour eux de devoir cerner une offre alimentaire, précise-t-il. Au moment de rouvrir, ils vont aussi devoir engager plus de main-d’œuvre. Ils risquent de faire face à un nouveau défi, celui de la pénurie.»
Local vide
Fondé il y a plus de 30 ans, le buffet était à l’origine un restaurant de quartier de taille modeste. S’étant agrandie au fil des années, la Casa Corfu était devenue le «plus grand restaurant de la Promenade Masson», souligne M. Djaghri. Il laisse aujourd’hui derrière lui un immense local vide.
«Sa superficie équivaut à environ à quatre fois celle d’un commerce lambda. Un local vide de cette taille, ça fait forcément tache au milieu de l’artère. Ça pourrait avoir une incidence sur la vitalité de la Promenade Masson, surtout si le local n’est pas rapidement reloué», croit le directeur de la SDC.
M. Djaghri espère donc qu’un nouveau commerce s’installera prochainement dans le local de la Casa Corfu. Des négociations seraient d’ailleurs en cours entre le propriétaire des lieux et un potentiel locataire.
En mode survie
La fermeture de ce commerce fait aussi écho à la situation difficile que vivent présentement les restaurateurs. Selon la SDC, la plupart des restaurants de la rue Masson ne font pas ou très peu de profit.
«Les restaurateurs survivent, mais ce sont des personnes qui travaillent sans gagner leur vie, résume M. Djaghri. Tout l’argent qu’ils gagnent sert à payer les charges fixes et les frais de livraison.»
«Heureusement, le soutien de la communauté les aide à tenir. Lors de notre dernière campagne de financement, tous les bons d’achat ont été vendus en quatre jours.»