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À travers les branches de la Forêt de la persévérance

Forêt de la persévérance
Perspectives Jeunesse inaugurait sa Forêt de la persévérance le 14 septembre, au parc Père-Marquette, dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. Photo: Gracieuseté - Mélanie Dusseault/Perspectives Jeunesse

Depuis 2021, le parc Père-Marquette abrite la Forêt de la persévérance, où s’étaient d’ailleurs rassemblées, il y a quelques jours, une cinquantaine de personnes afin de souligner son inauguration officielle. À travers les branches, il était possible de déceler l’émotion palpable des jeunes, de leurs parents, du personnel et de différents partenaires de Perspectives Jeunesse, créateur de la Forêt.

«La forêt représente tout notre écosystème au niveau de la persévérance scolaire et sociale. Chaque arbre représente un acteur essentiel de la réussite éducative», a expliqué la coordonnatrice philanthropie et communications de Perspectives Jeunesse, Émilie Rossignol, lors de l’inauguration.

Quelques-uns de ces «acteurs essentiels» ont pris la parole à tour de rôle près d’un magnolia fraîchement planté pour l’occasion, symbolique des jeunes, pour relater leur histoire au sein de Perspectives Jeunesse.

Un service essentiel

Jessy, ancienne élève du Plan C de Perspectives Jeunesse, a été la première à s’adresser au public.

«On m’a fait découvrir [le Plan C] grâce à ma travailleuse sociale, quand je n’allais vraiment pas bien. J’avais décroché de l’école complètement. Je suis restée un an et demi à Perspectives Jeunesse et j’ai fini mon anglais de 5e secondaire grâce à eux.»

Jessy a ensuite fait place à Tana, qui a bénéficié du soutien de «la fantastique, l’incroyable Pascale», une intervenante de Perspectives Jeunesse, tout au long de ses études secondaires, grâce au programme Option.

«Grâce à [Pascale], je suis une éducatrice à la petite enfance. Je ne pensais jamais [faire] ce métier quand j’étais jeune. L’adolescence, c’est vraiment difficile. Avec les changements hormonaux, l’insécurité, l’anxiété de performance, je pense qu’un jeune pourrait facilement se perdre dans ses émotions. Pour moi, Perspectives Jeunesse n’a pas été une simple motivation à terminer le secondaire. Je pense que ç’a été ma bouée de sauvetage quand j’en avais vraiment besoin», a-t-elle souligné.

Judith, mère d’un enfant qui a fréquenté Perspectives Jeunesse, a qualifié certains intervenants de «magiciens» ou encore de «chirurgiens en intervention scolaire» par la qualité de soutien offert aux jeunes. À preuve, son fils aurait terminé sa 5e secondaire en français et sa 4e secondaire en mathématique avec des «résultats inespérés» à la suite de son passage chez Perspectives Jeunesse.

Une recette à la réussite scolaire?

La réponse: non. «Cette année, ce sont 428 jeunes qu’on a accompagnés durant l’année scolaire 2021-2022. Ce sont 428 histoires différentes. On a un programme, des codes, un modèle d’intervention. On est très structuré, mais il n’y a pas de solution unique», a affirmé le directeur général de Perspectives Jeunesse, Louis-Philippe Sarrazin, en entrevue avec Métro.

Ce serait donc le caractère individualisé de l’accompagnement offert aux jeunes par l’organisme qui permettrait à celui-ci de remplir sa mission, qui est «d’offrir des horizons diversifiés aux jeunes».

Cet accompagnement se fait par l’entremise de deux programmes qui répondent aux enjeux que représentent la persévérance scolaire et l’intégration sociale: le programme Option et le Plan C. Le premier s’adresse aux décrocheurs potentiels de 12 à 21 ans. Le deuxième concerne les personnes qui désirent retourner à l’école, trouver un emploi ou connaître les différentes avenues possibles selon leur situation.

Ce soutien est incarné par des intervenants en persévérance scolaire qui ont des compétences en intervention psychosociale ou en enseignement. Mais, au-delà de ce pedigree, Louis-Philippe Sarrazin soutient que leur rôle fondamental s’articule autour d’une «question de partage de valeurs auprès des jeunes».

«Le but premier de Perspectives Jeunesse, c’est de mettre les jeunes au cœur de nos actions et de répondre à leurs besoins. Ça prend des gens qui sont très polyvalents, qui sont capables d’avoir des valeurs fortes, mais aussi de faire des compromis et de comprendre tant les besoins des jeunes que la réalité des directions et des enseignants dans les écoles.»

«Le Québec est en train de manquer le bateau»

Louis-Philippe Sarrazin est d’avis que le Québec en train de se priver de l’une des pièces manquantes au grand casse-tête de la pénurie de main-d’œuvre: les décrocheurs de 16 à 20 ans.

«Quand un jeune n’est plus en obligation de fréquentation scolaire, il n’y a pas grand monde qui est là pour lui tendre la main. Il y a beaucoup de services au Québec, mais on est encore dans la responsabilisation individuelle qui nécessite que les jeunes aillent dans des organismes et fassent des recherches. Moi, je peux vous dire que si les jeunes chez Perspectives Jeunesse n’ont pas été équipés pour naviguer dans leur école ou dans leur travail d’adolescent, ils ne sont pas non plus équipés pour les boîtes vocales qui tournent ou pour se rendre au 5e étage d’un CLSC qui a été relocalisé parce qu’il y a eu une convergence des services dans tel quartier.»

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