Une alternative scolaire pour le quartier

Pour Rotem Ayalon et Karen Templeton, il est primordial que leurs enfants fréquentent un établissement scolaire qui leur ressemble. C’est pour cette raison que ces deux mères se sont engagées au sein du comité.

« Une école alternative, ça crée un plus fort sentiment d’appartenance pour les élèves, mais aussi pour les familles. On se réunit pour la concevoir, la mettre en œuvre et la faire fonctionner », fait valoir Mme Templeton, dont le fils fréquente une maternelle alternative à l’extérieur de La Petite-Patrie.

« On veut envoyer nos enfants dans une école qui rejoint nos valeurs, pour y créer une communauté à l’échelle locale. On habite, on s’enracine et on s’investit dans notre quartier. On veut concentrer nos énergies ici. Pour ma part, je n’ai pas envie d’envoyer mon enfant dans un autre quartier », indique Mme Ayalon.

Plus qu’un lieu où l’on apprend à lire et à écrire, cette future école se veut un endroit où on apprend aussi à vivre en société. On souhaite donc y mêler les différents niveaux scolaires et y impliquer tous les acteurs de la communauté.

« Ça encourage une atmosphère de collaboration et de mentorat entre les plus vieux et les plus jeunes, réduisant ainsi les cas d’intimidation et facilitant la transition du primaire au secondaire.

« On veut inviter les parents et les grands-parents [à s’engager], pour encourager une communauté d’apprentissage diversifiée. C’est plus naturel, ça ressemble davantage à la structure d’une famille », souligne Mme Templeton.

Cette nouvelle pédagogie semble trouver écho dans le quartier : près de 300 familles approchées par le comité ont indiqué être intéressées par ce projet d’école alternative multiniveaux. De plus, 75 lettres d’appui ont été envoyées à la Commission scolaire de Montréal (CSDM).

Problèmes de locaux

Du côté de la CSDM, on estime qu’il s’agit « d’un beau projet qui vaut la peine d’être creusé », soutient la commissaire scolaire Violaine Cousineau. D’autant plus que l’école secondaire alternative Le Vitrail, située dans Hochelaga-Maisonneuve, doit déménager, car ses locaux ne sont pas adaptés. Une occasion de faire d’une pierre, deux coups en fusionnant les deux projets.

Toutefois, pour qu’une école voit le jour dans La Petite-Patrie ou Villeray, il faut tout d’abord que la CSDM trouve des locaux. Or, avec la hausse de la population scolaire et les problèmes de moisissures qui touchent certaines écoles du secteur, la partie est loin d’être gagnée.

« C’est un super beau projet. Le seul endroit où ça bloque, c’est au niveau des locaux. Il faut voir s’il y en a qui sont disponibles. Si oui, quels sont l’ampleur et le coût des travaux. Il faut qu’on reste dans le domaine du très, très, très raisonnable, car la situation financière de la CSDM est difficile », fait valoir la commissaire scolaire.

Parmi les lieux envisagés, on retrouve le 5927, rue Boyer, une ancienne école qui est louée à différents groupes.

« C’est une piste de solution parmi tant d’autres qui est analysée. Ça pourrait être intéressant, car on est près d’une station de métro et il semblerait que le bâtiment ne serait pas en trop mauvais état. On envisage aussi des écoles existantes, où il reste encore de la place », indique Mme Cousineau, sans vouloir s’avancer davantage.

Une étude est présentement en cours pour connaître la faisabilité du projet. Les résultats devraient être connus incessamment. Le temps presse, si on veut que la nouvelle école ouvre ses portes à la prochaine rentrée.

« Les délais sont courts, mais c’est encore du domaine du possible », conclut Mme Cousineau.

Pour en savoir plus sur le Comité des parents pour une école publique dans La Petite-Patrie et Villeray, on visite le site Internet http://ecolealternativepp.org/.