Une intersection à sécuriser

« Elle se trouvait à la traverse piétonne au coin de Saint-Vallier et la lumière était verte. L’autobus qui sortait du terminus du métro effectuait un virage à gauche sur le boulevard Rosemont quand il l’a frappée. Pourtant, elle avait priorité », relate Mme Srey, qui est toujours dans l’attente du rapport de la police.

Ironiquement, la victime, venait tout juste de déménager dans la résidence pour personnes âgées située à côté du métro, sur la rue Saint-Denis. Elle y vivait de manière temporaire, pendant que des travaux étaient effectués à sa résidence pour enrayer un problème de moisissures.

Alors qu’elle vidait l’appartement de sa belle-sœur, Mme Srey a parlé avec les résidents du voisinage. Plusieurs lui auraient confié qu’ils trouvaient cette intersection particulièrement dangereuse.

« J’ai parlé avec plusieurs résidents. Ils savent que ce coin-là est dangereux. Il y en a un qui m’a dit qu’il faisait un détour pour traverser de l’autre côté de l’intersection où on retrouve un feu pour piétons », explique-t-elle.

Plusieurs mois après l’accident, Mme Srey déplore qu’aucune mesure concrète n’ait été implantée pour sécuriser cette intersection.

« Quand il s’agit de la sécurité de la population, je ne comprends pas qu’il faille attendre aussi longtemps », s’indigne-t-elle. Rappelons que la création de 200 logements sociaux et l’aménagement d’une nouvelle place publique dans le secteur augmenteront l’achalandage de cette intersection névralgique.

Un nouveau feu pour piétons

Mme Srey s’est présentée au dernier conseil d’arrondissement, le 30 septembre, pour interpeller les élus à ce sujet. Sensible à la situation, le maire François W. Croteau lui a répondu qu’il fallait « travailler de concert avec la Société de transport de Montréal pour élaborer un plan », en raison de la proximité du terminus d’autobus et de la station de métro. « Ce qui s’est produit nous donne un argument supplémentaire pour sécuriser cette intersection », a-t-il affirmé, rappelant qu’il fallait attendre la fin de l’enquête.

Le 7 octobre, la Direction des travaux publics de l’arrondissement a fait parvenir une lettre à Mme Srey l’informant qu’une « recommandation d’installer des feux pour piétons a été soumise aux instances de la Ville-centre puisque la rue [sic] Rosemont est une artère principale » et relève donc de sa juridiction.

« On a reçu une demande de l’arrondissement pour installer des feux pour piétons à décompte numérique à l’intersection de la rue Saint-Vallier et du boulevard Rosemont. On en retrouve déjà un sur la traverse nord, c’est-à-dire pour traverser la rue Saint-Vallier d’est en ouest, au nord du boulevard. La Ville va en ajouter sur les traverses est, ouest et sud, d’ici le printemps prochain », a annoncé Valérie De Gagné, relationniste à la Ville de Montréal, mentionnant que la STM était favorable à l’implantation de cette mesure.

Malgré le délai de quelques mois qui peut paraître long pour certains, le dossier a été traité de façon prioritaire, a-t-elle assuré.

« Oui, ce cas-là a été priorisé. Dans certains autres, ça peut prendre jusqu’à deux ans », a souligné Mme De Gagné.