Fêter Noël entre amis pour se sentir en famille
Oublié le Noël en famille. Cette année, ce sont les chums qui remplaceront les oncles, tantes et autres cousins autour du sapin de plusieurs immigrés à Montréal. À plusieurs milliers de kilomètres de leurs proches, ils ont choisi de poursuivre la tradition, mais avec une nouvelle famille: celle des amis.
Depuis sept ans, Frédérique Croze s’entoure d’une vingtaine d’amis pour célébrer ce moment de l’année.
«Pour moi, c’est insoutenable que quelqu’un passe Noël seul. Je n’ai pas envie de laisser des gens derrière», explique cette Française installée depuis 10 ans à Montréal.
Cette année encore, le rendez-vous devenu une véritable «tradition» aura lieu dans sa résidence du Plateau-Mont-Royal.
«Au tout début, on faisait cela le 24 au soir, mais depuis on l’a décalé un peu avant. C’est l’occasion de se retrouver et de revoir ceux que l’on voit moins dans l’année», estime-t-elle.
Cet exemple n’est pas un cas isolé. Thomas Lucquiaud réside au Québec depuis près de 10 ans également et n’avait jamais fêté Noël avec des amis avant de mettre un pied dans la province.
«Mon premier ici, c’était dans une auberge de jeunesse à Québec avec des potes. Ça faisait drôle, mais c’était cool», se souvient-il.
Une nouvelle famille?
Année après année, il a appris à apprécier ces moments. «Je suis rentré une fois en France pour fêter Noël en famille et cela m’a fait drôle. Avec des amis, on est plus libre», contaste-t-il.
Les amis peuvent-ils remplacer la famille? À cette question, Mme Croze serait tentée de répondre par l’affirmative. «J’ai toujours appris que la famille, c’était les amis. Ma mère a toujours invité chez nous des personnes qui étaient seules le soir de Noël», se remémore-t-elle.
Loin des leurs, ces immigrés essaient donc de reconstruire un environnement familier pour pallier l’absence de proches.
C’est ce le sentiment d’Alice Chaumier, elle-aussi immigrante. «On se refait une famille ici. C’est quand même une fête à partager.
D’ailleurs cette année, ma mère et son chum seront au Québec, mais je vais quand même le fêter avec les amis», dit-elle en riant.
«C’est toujours une période émotive, confie, pour sa part, Julie Chollet, une Française installée depuis trois ans à Montréal. Les repas familiaux nous manquent. Cela ne les remplace pas, mais on s’amuse et on mange bien.»
Conserver les traditions
Que ce soit entouré de la famille ou des amis, Noël est avant tout une fête traditionnelle.
«Les repères essentiels sont: bien manger, bien boire et échanger des cadeaux», lance M. Lucquiaud.
Rôti de bœuf, foie gras, pommes de terre, haricots verts, petits fours, saumon… Pas un plat n’est laissé au hasard dans le groupe d’amis de Ghita Tazi, une Marocaine installée depuis plusieurs années au Québec. Chacun met d’ailleurs la main à la pâte.
«Noël en famille ou entre amis, c’est pareil. Le but est de se retrouver avec des gens qu’on aime et avec qui on a envie de passer de bons moments», pense-t-elle.
Tous célèbreront le soir du 24 avec leur famille d’adoption et profiteront de la soirée pour s’échanger quelques cadeaux. Le 25, chacun restera chez lui pour prendre des nouvelles des proches restés de l’autre côté de l’océan.