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La pandémie retarde les centres de compostage de Montréal

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L’endroit prévu pour l’usine de compostage à Saint-Laurent. Photo: Courtoisie – Ville de Montréal

Il y a plus d’une décennie que les Montréalais attendent la construction de centres de compostage sur l’île, et il semble que la pandémie les obligera à attendre un peu plus longtemps.

Selon le nouveau programme d’immobilisations de la Ville, le centre de compostage de 175 M$ à Saint-Laurent, dont l’ouverture était prévue en septembre 2021, devrait maintenant être prêt en mars 2022. Celui de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles est repoussé au moins jusqu’en 2030.

«Sans surprise, la COVID-19 a eu un impact important sur les grands projets du département de l’environnement», peut-on lire dans les pages du programme. «L’équipe a dû s’adapter en travaillant d’une manière dont elle n’est pas habituée en temps normal afin d’accomplir des projets visant à améliorer la transition écologique de la Ville.»

L’usine de compostage de Saint-Laurent, qui devrait être en mesure de traiter 110 millions de livres de déchets par année, sera située sur le boulevard Henri-Bourassa, à l’est de l’autoroute 13. Même si son ouverture a été retardée à cause de la pandémie, le programme fait la mention de l’état d’avancement du projet. Avec les travaux de construction achevés jusqu’à maintenant, le centre est actuellement complété à 35%.

Plus cher que prévu

Le programme d’immobilisations de la ville a également révélé que 15,7 M$ supplémentaires vont être dépensés pour construire l’établissement de l’ouest en 2022.

«Le coût de ces infrastructures a explosé de manière disproportionnée», a dit le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa.

«D’un point de vue financier, l’administration a fait preuve de négligence n’en arrivant pas à limiter les coûts et à garder les montants dépensés raisonnables. […] Le besoin est réel de toute évidence, mais je ne pense pas que les cadres financiers aideraient l’administration Plante à remporter des médailles en matière de compétence. Au contraire, ils méritent un échec sur leur bulletin à cet égard.»

Le centre de RDP-PAT retardé de plus de 10 ans

La pandémie affecte aussi d’autres centres de compostage prévus sur l’île. Depuis 2009, les administrations municipales successives ont planifié quatre autres établissements de traitement de déchets organiques aux extrémités est, sud et nord de l’île.

À LaSalle, le programme indique qu’une usine de compostage devrait ouvrir en décembre 2026. Pendant ce temps, les plans pour une usine initialement prévue pour Rivière-des-Prairies–Pointes-aux-Trembles ont été mis de côté pour au moins 10 ans.

L’évaluation des besoins en matière de gestion des matières résiduelles ne justifie pas la construction d’un complexe dans l’Est avant cette date, selon le Plan directeur de gestion des matières résiduelles (PDGMR) de l’agglomération de Montréal 2020-2025.

L’ex-maire de Montréal, Denis Coderre, avait annoncé en 2014 la construction d’un centre de traitement des matières organiques à l’angle du boulevard Saint-Jean-Baptiste et de l’autoroute 40, dans Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles. Finalement, l’appel d’offres pour la construction de l’usine d’une capacité de 29 000 tonnes par an a été annulé en 2019, l’année même où le projet devait initialement être complété.

Montréal-Est aura deux centres: une usine de compostage qui a été reportée de deux mois, soit en août 2027, et un établissement de prétraitement, dont les travaux de construction devraient être achevés en décembre 2022.

Des retards qui s’accumulent

«Ce n’est pas la première que ces projets sont retardés et ce ne sera pas la dernière», a déclaré Sara Deschênes, une environnementaliste qui a suivi de près les plans de la fonction publique au cours de la dernière décennie. «Si ce n’est pas la pandémie, c’est autre chose.»

Le maire DeSousa a ajouté: «Je suis certainement préoccupé par le fait que le report de la construction de ces infrastructures va compromettre gravement notre capacité à atteindre les objectifs des plans de gestion des déchets.»

«J’espère que l’usine [de Saint-Laurent] sera prête à entamer ses opérations le plus rapidement possible et que le retard sera minime», a déclaré M. DeSousa. «Ces infrastructures sont importantes, surtout si l’on espère atteindre les objectifs écologiques que nous nous sommes fixés.»

Le maire fait référence au plan de gestion de déchets prévu entre 2020 et 2025 que l’administration Plante a présenté il y a trois mois. Parmi ses nombreux objectifs, le plan vise à détourner 60% des déchets organiques, qui représentent 55% de toutes les ordures de l’île, des décharges d’ici 2025.

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