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Le traitement de locataires dénoncé par le Comité logement de Saint-Laurent

La directrice du Comité logement de Saint-Laurent, Maria Vasquez
La directrice du Comité logement de Saint-Laurent, Maria Vasquez Photo: Métro Média/Laurent Lavoie

La hausse mirobolante de loyers et le phénomène des rénovictions inquiètent dans Saint-Laurent. La situation se fait notamment sentir dans un quartier prisé par les nouveaux arrivants, clame le Comité logement local.

Le taux d’inoccupation est à la hausse dans l’arrondissement, dévoilent les plus récentes données révélées par une enquête sur les logements locatifs de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Les chiffres varient selon les types d’immeubles. Ceux qui comptent de 50 à 99 unités affichent la plus grande augmentation, passant de 3,4 en 2019 à 5,4% l’année suivante. Les établissements recensant plus 100 unités et plus ont vu l’inoccupation doubler de 0,7 à 1,4%. Les immeubles ayant de 6 à 19 unités, dont le taux a diminué de 8,6 à 8,3%, sont l’unique exception.

Ces chiffres laissent perplexe la directrice générale du Comité logement, Maria Vasquez. «Il y a trois mois, je n’en trouvais aucun [logement]. Je n’arrivais pas à aider les familles à se trouver un logement», dit-elle.

Des augmentations significatives de loyers ont notamment été constatées. Certaines vont jusqu’à 160$, par exemple.

Des condos sont aussi sur le marché, mais financièrement, ils seraient inaccessibles pour les familles arrivées depuis peu.

«Le choix qu’elles ont, c’est là où c’est moins cher, où on est exposé à l’insalubrité, à des logements de moyenne qualité, donc encore là, est-ce qu’il y a des disponibilités, je ne sais pas», soutient la directrice générale du Comité logement. Elle appelle l’arrondissement à en faire plus en matière de propreté des logements.

«Nous maintenons une pression soutenue sur les propriétaires d’immeubles fautifs partout sur le territoire», répond l’administration DeSousa.

Forcés de quitter

Jusqu’à maintenant, il est confirmé qu’un immeule de la rue Crépeau, construit en 1967 et comptant une cinquantaine de logements, a été vidé par son propriétaire, Topo Immobilier. Les deux derniers locataires seront relocalisés à un édifice voisin.

Vers la fin de l’année 2020, des travaux d’envergure ont forcé des Laurentiens à se trouver un nouveau toit. En échange d’un certain montant, les locataires devaient partir, sans quoi, la cause irait devant le Tribunal administratif du logement.

«Dès que je commence à parler de la loi, qu’il faut se défendre au tribunal, ils ont peur», martèle Maria Vasquez.

«La stratégie, c’est de l’intimidation directe.» -Maria Vasquez

Le propriétaire avait déjà amorcé les rénovations, sans avoir de permis. Une requête du Comité logement a mené l’arrondissement à faire des vérifications.

«Nous sommes intervenus et avons émis, le 12 novembre 2020, un ordre de cesser les travaux, puisqu’aucun permis n’avait été obtenu pour ce faire. Un permis de transformation intérieure (modifications intérieures, réaménagement intérieur, changement de gypses et isolation) a ensuite été délivré le 2 décembre 2020», souligne le chargé de communication, Marc-Olivier Fritsch.

Des inspecteurs de l’arrondissementsont allés vérifiés si des travaux étaient en cours dans deux autres immeubles de la rue Crépeau, après avoir été questionné par Métro Saint-Laurent. Rien ne laisserait présager que des rénovations sont à venir.

Dans les dix dernières années, trois établissements sur la rue Crépeau de Topo Immobilier ont été pris en charge par le Plan Salubrité de la Direction de l’Habitation jusqu’à ce que des travaux soient exécutés. Depuis 2017, l’arrondissement y a fait plusieurs interventions pour des raisons d’insalubrité ou des rénovations nécessaires.

Avant même de connaître l’étendue de notre requête, Topo Immobilier a refusé de commenter.

Aide

Face à des pressions de propriétaires, des nouveaux arrivants plient, faute de connaissance du système québécois. Le Centre d’accueil et de référence social et économique pour immigrants (CARI) de Saint-Laurent offre d’ailleurs un soutien en ce sens.

«C’est sûr que ça peut créer beaucoup de stress et beaucoup d’angoisse par rapport à la situation et on ne sait pas nécessairement vers qui se tourner», relate la coordonnatrice du département d’accueil et d’intégration au CARI Saint-Laurent, Roxanne Bourgault.

Un service personnalisé et un accompagnement dans la langue de l’usager sont accessibles.

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