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Réseaux sociaux: Dion l’hyperactif; DeSousa le traditionnaliste

Photo: Archives Métro

Alors que le maire, Alan De Sousa, boude les réseaux sociaux au profit du contact humain et que le député fédéral, Stéphane Dion, définit ses comptes Twitter et Facebook comme «essentiels», l’arrondissement de Saint-Laurent est vraisemblablement un endroit où politiciens de la «vielle école» et hyperactifs du numérique se côtoient.

Même s’ils n’arrivent pas à la cheville du «roi du gazouillis», Denis Coderre, la plupart des politiciens à Saint-Laurent comptent quelques abonnés sur Twitter ou une «page publique» sur Facebook. Ils sont nombreux à suivre ses traces par l’entreprise des réseaux sociaux, en faisant la promotion de leurs idées politiques ou en même, en affichant leur engouement pour la Sainte-Flanelle.

À Saint-Laurent, conseillers et députés s’entendent pour dire que peu importe le moyen que les citoyens utilisent pour joindre les élus, tout ce qui compte c’est qu’ils puissent le faire.

«Vieille école» vs hyperactif numérique
Le député fédéral Stéphane Dion est de loin le plus actif et le plus populaire. À un point tel, qu’il se demande pourquoi, avec tous les amis qu’il a sur Facebook, il n’a «pas encore réussi à devenir premier ministre».

Fort d’une expérience de 20 ans en politique, M. Dion est catégorique, «il faut utiliser les médias sociaux, ils sont maintenant devenus un outil de communication essentiel».

Avec près de 18 000 abonnés, tous comptes confondus, le député libéral alimente ses réseaux de deux à dix fois par jour et ce, toujours dans les deux langues.

Tandis que pour M. Dion, les médias sociaux constituent une bonne façon de «sonder l’opinion du citoyen rapidement», le député provincial Jean-Marc Fournier n’utilise pas ces outils pour le faire. Alors qu’il ne compte aucun «tweet» sur son compte créé en 2012, il publie sur Facebook une fois au deux semaines.

Pour le maire DeSousa, il n’y a pas de demi-mesures, «je préfère le face à face et même, le téléphone», affirme-t-il. Absent de Twitter et Facebook par choix, il affirme «qu’il n’y a rien de mieux que les vrais contacts, dont il n’y a plus assez dans la société».

Pour lui, la meilleure façon de signifier aux résidents qu’il est à l’écoute, c’est en prenant le temps de discuter avec eux dans les différents évènements. «Chaque individu acquitte ses liens avec la communauté à sa façon. Je suis très présent sur le terrain et je réponds très rapidement aux questions des citoyens. D’ailleurs, je crois qu’ils l’apprécient puisqu’ils sont toujours agréablement surpris de recevoir un appel de moi», s’exclame-t-il.

Pour DeSousa, le rôle d’un maire n’est pas de faire de l’entertainment, mais bien de servir le citoyen.

De son côté, Francesco Miele, le plus jeune conseiller de l’arrondissement, ne s’est jamais vraiment questionné sur son utilisation des réseaux sociaux, «à 34 ans je dirais que c’est générationnel». Même si son utilisation des réseaux sociaux est, en quelque sorte, innée, il comprend que la situation puisse être différente pour ses collègues. «Il faut choisir les moyens de communications que l’on maitrise parce qu’une fois le virage numérique entamé, il faut s’assurer de rester sur l’autoroute», prévient-il.

M. Miele, qui comprend très bien les codes des réseaux sociaux, en fait une utilisation qui ressemble à celle de Denis Coderre, lequel il «retweete» régulièrement. Authentique, il encourage tantôt ses préférés, les Canadiens, et ne se gêne pas pour prendre part aux échanges corsés entre collègues et amis.

«C’est un moyen de faire de la politique dans le vrai sens du terme, s’exclame-t-il, en précisant qu’il faut être prudent, puisque ce peut être une lame à double tranchant ».

Vie privée vs vie publique
Le conseiller Aref Salem dit lui aussi oui aux réseaux sociaux et dit n’avoir aucune gêne à être lui-même, «nos vies sont publiques alors il faut l’assumer».

Il redouble toujours de prudence puisque «tout est une question de perceptions, ce que l’on publie peut être interprété de mille façons et les élus doivent toujours en être conscients».

Le pro des réseaux, Stéphane Dion, quant à lui, boude l’aspect personnel et entretient des relations strictement professionnelles avec les internautes.

«Je sens bien que le public attend de moi des réflexions et non pas des commentaires improvisés à propos de tout et de rien», explique-t-il, en prévenant «qu’il ne faut pas se laisser accaparer par les réseaux et qu’il faut se garder du temps pour la réflexion approfondie».

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