Soutenez

Des stationnements sur le point d’être expropriés

L’espace de stationnement situé à l’intersection du boulevard Pie-IX et de la 39e Rue sera exproprié. La firme CIMA+ évalue que la quinzaine d’espaces de stationnements serait à moins de 10 mètres de la future station de SRB. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Des stationnements de commerces en bordure du boulevard Pie-IX seraient sur le point d’être acquis par la Ville de Montréal, qui compte réaménager ces espaces afin qu’ils ne puissent compromettre la sécurité des piétons, qui seront plus nombreux après la mise en place du Service Rapide de Bus (SRB).

Cinq sites, dont quatre se trouvent à la frontière entre Saint-Léonard et Saint-Michel, sont visés par un rapport de la firme d’ingénierie CIMA +, dans une étude commandée par la Société des transports de Montréal.

Les endroits visés comportent des stationnements en « peigne », qui oblige les conducteurs à effectuer des manœuvres à reculons pour en sortir, ce qui entraîne des « risques élevés de collision avec les piétons et cyclistes. »

Un budget de 194 400 $ a déjà été débloqué par la Ville de Montréal pour l’acquisition des espaces de stationnements situés à l’intersection du boulevard Pie-IX et de la 39e Rue. En vertu d’une entente préexistante, le montant sera financé par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

La Ville prévoit en prendre possession au cours de l’été à venir. Six commerçants, ainsi qu’un lieu de culte, occupent le terrain concerné.

Les autres endroits identifiés par le rapport sont situés aux intersections de Jean-Talon, de Jarry, de la 47e rue, ainsi que de Castille, à Montréal-Nord.

Une mesure qui déplaît

Youssef Aztane, à la Boulangerie Alkaram, s’indigne de la mesure, alors qu’il constate déjà une importante baisse de son chiffre d’affaires depuis le début des travaux sur le boulevard Pie-IX. « Ça n’a pas de sens !, s’insurge-t-il. Dès qu’ils enlèveront ces espaces, les commerces vont mourir. »

Un avis que partage également son voisin Akram Bahsoun, propriétaire du tailleur Chez mon frère, qui se désole que la Ville n’ait pas collaboré avec les commerçants afin de trouver d’autres pistes de solution.

Un peu plus loin, au Marché Luangprabang, Khamla Keosavang s’inquiète également de la disparition des espaces de stationnements. « Nous recevons nos livraisons par l’avant. Il n’y a pas d’autres accès, explique-t-elle. Je ne sais pas comment nous allons faire pour nous approvisionner. »

Elle souligne qu’en raison des nombreux immeubles d’appartements dans le secteur, il y a peu d’espaces de stationnements de libres dans les rues, et qu’elle-même doit souvent se placer à plusieurs rues de son commerce. Elle craint que ses clients ne soient pas prêts à faire de même.

De son côté, Stanley, gérant de Comptant.com, relativise le tout. « C’est positif !, croit-il. De mon point de vue, lorsque tu donnes un bon service, les clients vont continuer à venir quand même. Et lorsque les travaux seront finis, il y aura plus d’achalandage. »

Avec la collaboration d’Olivier Faucher.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.